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Tensions Politiques au Ghana à l’Approche des Élections Générales : Un Parlement en État de Paralysie

À un mois des élections générales prévues le 7 décembre 2024, le Ghana, souvent perçu comme un modèle de stabilité en Afrique de l’Ouest, fait face à une crise politique inédite. En cause : un Parlement bloqué, des tensions exacerbées entre les deux principaux partis et une contestation de la fiabilité du fichier électoral.

La situation est particulièrement préoccupante au sein du Parlement, où le blocage des sessions législatives a conduit à un ajournement indéterminé des débats. Selon Sammy Obeng, directeur du Réseau Parlementaire Afrique, cette situation est sans précédent et pose un défi majeur à la démocratie ghanéenne. L’impasse parlementaire est le résultat de frictions entre le Nouveau Parti Patriotique (NPP), au pouvoir, et le principal parti d’opposition, le National Democratic Congress (NDC).

Les tensions sont aggravées par le refus des députés NPP de reprendre les sessions tant que le président du Parlement, Alban Bagbin, n’aura pas réintégré quatre parlementaires dont les sièges ont été déclarés vacants. Cette exigence a entraîné une paralysie qui pourrait compromettre l’adoption du budget 2025, essentiel pour le bon fonctionnement de l’État. Les inquiétudes se multiplient quant aux conséquences d’une absence de budget sur les services publics et les politiques économiques.

En parallèle, le NDC continue de remettre en question la fiabilité du fichier électoral. Le parti exige des informations supplémentaires de la part de la commission électorale, craignant que des irrégularités ne compromettent la transparence du scrutin. Cette opposition vient s’ajouter aux tensions existantes et renforce les incertitudes autour de l’élection. Cependant, la commission électorale a tenté de rassurer l’opinion publique en affirmant que les procédures de contrôle en place garantiraient des résultats fiables et transparents.

Ce climat de tension n’est pas sans rappeler les troubles parlementaires de janvier 2021, où l’armée avait été déployée pour apaiser les esprits lors de l’élection du président de la Chambre, déjà entre le NPP et le NDC. Cet épisode reste vif dans la mémoire collective ghanéenne et souligne les défis auxquels le pays doit faire face pour maintenir son modèle démocratique dans une région souvent instable.

Pour de nombreux observateurs, le Ghana est un pilier de la démocratie en Afrique de l’Ouest. Cependant, cette situation complexe, marquée par la paralysie du Parlement, une bataille autour du fichier électoral et des luttes internes, pourrait affecter l’image du pays sur la scène internationale. Dans un contexte de coups d’État et de violences politiques dans la région, le Ghana doit désormais prouver sa capacité à gérer ses propres tensions et à garantir un processus électoral crédible.

L’issue de cette impasse politique demeure incertaine. Les prochains jours seront cruciaux, alors que les Ghanéens, eux, se préparent à exercer leur droit de vote dans un climat de doute et d’incertitude.

La rédaction

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