Malgré des dépenses annuelles de 70 milliards de francs CFA pour importer près de 400 millions de litres de lait, le Sénégal mise sur l’élevage local pour renforcer sa production.
Dans cette optique, le pays a accueilli, le 24 février, un nouveau lot de bovins venus d’Europe. Cette sixième opération du genre a permis l’introduction de 1 300 têtes, principalement des génisses gestantes, officiellement remises aux autorités avant d’être dispatchées dans différentes exploitations.
Chaque année, 70 % des besoins en lait du pays sont couverts par des importations, majoritairement sous forme de poudre. Pour inverser cette tendance, l’État subventionne l’acquisition de races laitières adaptées à l’élevage local. L’Association nationale pour l’intensification de la production laitière (ANIPL), chargée de ces importations, mise sur l’élevage extensif et l’amélioration génétique pour accroître la production. « Nous introduisons ces races laitières tout en travaillant sur le croisement avec les espèces locales », explique Oumar Fall, secrétaire général de l’ANIPL.
Si cette initiative a permis l’essor de plusieurs exploitations, certains acteurs dénoncent un programme réservé à une minorité. Mamadou Ba, superviseur du pôle Ouest de l’Association pour la promotion de l’élevage au Sahel et en savane (APESS), estime que le projet favorise les investisseurs de l’agrobusiness au détriment des éleveurs traditionnels. « Une vache coûtant entre 1,5 et 2 millions de francs CFA reste inaccessible pour la plupart des éleveurs », souligne-t-il.
Depuis 2017, le Sénégal a investi 13 milliards de francs CFA pour l’importation de 6 732 génisses laitières. Une stratégie qui vise à réduire la dépendance aux importations, tout en structurant une filière locale capable d’assurer l’autosuffisance en lait.
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