Le président béninois, Patrice Talon, a une nouvelle fois écarté l’idée d’un nouveau mandat, qui serait le troisième du genre à la tète du pays. Dans une interview accordée à Jeune Afrique, il a exprimé son irritation face à cette question récurrente, qu’il juge infondée et contraire aux principes démocratiques qu’il défend.
Alors que son mandat actuel touche progressivement à sa fin, Patrice Talon insiste sur sa volonté de voir son successeur poursuivre les réformes engagées sous son administration. Toutefois, il écarte toute idée de troisième mandat. « Ce débat est une insulte aux institutions de notre pays. J’ai moi-même initié une réforme qui interdit à quiconque de dépasser deux mandats. Comment pourrais-je être le premier à enfreindre cette règle ? », a-t-il déclaré.
En effet, il y a de cela six ans, Patrice Talon a fait adopter une révision constitutionnelle limitant strictement le nombre de mandats présidentiels à deux. Malgré cette disposition, certains de ses partisans continuent d’afficher leur soutien à l’idée d’une prolongation de son pouvoir, entretenant ainsi le doute au sein de la population.
Face à ces spéculations, la Cour constitutionnelle a été saisie afin de clarifier la question. Des voix s’élèvent pour dénoncer toute tentative de modification des règles établies, soulignant qu’une telle démarche serait anticonstitutionnelle.
Un horizon incertain ?
Talon affirme qu’il soutiendra un candidat au moment opportun, tout en maintenant le cap sur les priorités de son gouvernement. « L’important n’est pas qui sera mon successeur, mais plutôt la pérennité des réformes mises en place pour le développement du Bénin. », a-t-il souligné. En tout cas, le Chef de l’Etat se veut rassurant sur la question. Cependant les déclarations de Talon semblent ne pas dissiper pour autant la polémique. Pour certains, Talon veut un successeur à son image et pouvant pérenniser son modèle de gouvernance. Or, des têtes sont tombées à cause de la politique anti-corruption, marquant une certaine impopularité à l’égard du pouvoir. D’ailleurs, les détracteurs sont les véreux ayant fait fortune et dont les chiffres d’affaire ont fortement chuté avec Talon. Si la purge des corrompus devait se poursuivre après l’actuel président, elle pourrait avoir un goût bien amer. De plus, les béninois craignent un successeur à la botte d’un ex-président. Dans ce climat politique confus, on recherche le candidat du peuple. En attendant le scrutin présidentiel prévu en 2026, Patrice Talon va probablement poursuivre ses consultations en vue du choix du successeur.
Eric K
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