Un groupe d’acquéreurs expropriés a exprimé samedi son mécontentement aux abords du canal de drainage d’eau, près des champs de riz du Projet de Développement Rural de la plaine de Djagblé (PDRD). Restés depuis huit ans sans indemnisation, ces ex-propriétaires ont manifesté leur colère par un sit-in suivi d’une marche improvisée vers le Palais royal du chef canton en vue de réclamer la restitution de leurs propriétés.
Frustrés pour n’avoir obtenu ni compensation ni de terrains en remplacement depuis leur expropriation, ces anciens acquéreurs ont manifesté dans les rues, sifflant et brandissant des pancartes. « Nous voulons nos terrains. Donnez-nous nos terrains », ont-ils crié, en soulignant l’injustice qu’ils ressentent face à cette longue attente.
L’inaction des autorités, la goutte d’eau…?
Le projet Riz de Djagblé, vise à promouvoir la riziculture dans la région. Cela a abouti à l’expropriation de plusieurs familles. Cependant, ces derniers affirment qu’aucune indemnisation ne leur a été versée et qu’aucune alternative en terme de terrains, ne leur a non plus été proposée, ce qui constitue une violation grave de leurs droits. Dame Dorcas Ablavi Tsèvi Dovi, l’une des expropriées, explique : « Nous avons acheté ces terrains pour construire et y vivre. Mais après avoir été expropriés, nous n’avons reçu aucune compensation. Ce sont des terres que nous avons payées, et l’État nous les a prises sans rien nous donner en retour. Nous sommes toujours dans des locations après huit ans d’attente ». Cette situation, souligne-t-elle, enfreint la législation togolaise, qui stipule qu’une indemnisation doit être faite avant toute expropriation.
Une lutte interminable ?
Malgré le silence des autorités, les expropriés ne comptent pas abandonner leur combat. Kpakpo Akué, un autre exproprié, indique que malgré leurs nombreuses démarches auprès des autorités compétentes, aucune solution n’a été trouvée. « Nous avons frappé à toutes les portes possibles. Nos actions restent vaines », déplore-t-il. C’est pourquoi, selon lui, ils ont décidé de manifester à nouveau pour attirer l’attention des gouvernants sur leur situation. « Nous allons continuer à nous battre. Si nous ne recevons pas de réponse avant le début de la saison des pluies, nous serons contraints d’aller sur le périmètre du projet pour travailler la terre avec le riz cultivé là-bas », a averti Dame Tsèvi Dovi. De son coté, M. Akué révèle qu’ils ne demandent que ce qui leur revient de droit. « l’État doit nous indemniser ou nous fournir d’autres terrains appropriés », a-t-il encore insisté.
Eric K
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