Des leaders de l’opposition et des organisations de la société civile (OSC) ainsi que leurs militants se sont retrouvés dimanche 23 mars à Akassimé, dans la commune de Golfe 4 à Lomé, dans le cadre d’un meeting. Objectif : s’opposer à l’instauration de la 5ᵉ République, après promulgation de la nouvelle constitution du 6 mai 2024.
Le Togo est actuellement en pleine processus de basculement vers un régime parlementaire. La nouvelle Constitution introduit le poste de président du Conseil des ministres. Il sera le chef du parti ou de la majorité parlementaire après les élections législatives, pour un mandat de six ans. Ce passage à un système parlementaire devra aboutir à un transfert significatif des pouvoirs du chef de l’État au président du Conseil. Ce dernier pourra ensuite diriger le pays dans la dynamique de la 5ᵉ République. Pour y parvenir, le gouvernement a procédé l’année dernière à une réforme de la constitution qui provoque des réactions au sein de l’opposition.
Au cœur du meeting
Depuis cette réforme, l’opposition monte au créneaux pour brandir la contestation. Elle demande une réforme de la constitution uniquement par voie référendaire selon la constitution de 1992 ou une transition politique. Le sujet continue de diviser la classe politique togolaise au point qu’il a été au cœur d’un meeting dimanche à Lomé. Lors du rassemblement, entamé par une minute de silence, les leaders de partis d’opposition et la société civile, ont tour à tour intervenu devant leurs militants. David Dosseh, du Front Citoyen Togo Debout (FCTD), ayant pris la parole en premier, pense que « cette constitution est une manœuvre pour ouvrir un boulevard à la présidence à vie ». Mais, Me Dodji Apevon, président des Forces Démocratiques pour la République (FDR), tout en saluant la mobilisation, a relevé que « ce meeting n’est qu’un début ». Aussi, Me Apevon a souligné la mise en place d’une charte de conduite commune à l’ensemble des partis et OSC opposés à la nouvelle constitution. De son coté, Brigitte Kafui Adjamagbo Johnson de la DMP, a juste réaffirmé son engagement contre la réforme constitutionnelle. Les interventions se sont ensuite poursuivis avec Me Zeus Ajavon qui a rendu hommage aux togolais et la diaspora pour leurs rôles dans la dynamique contestataire.
Enfin, Jean-Pierre Fabre, leader de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), a, quant à lui, remis tout simplement en question la légitimité même du texte adopté par l’Assemblée nationale.
Autour de l’instauration de la 5ᵉ République
Les militants de UNIR, parti au pouvoir, seraient probablement, dans les prochains jours, en meeting pour expliquer aux togolais la nécessité d’un régime parlementaire pour le pays, son mécanisme de fonctionnement ainsi que ses avantages pour le pays. A terme, le rassemblement pourrait permettre de lever l’équivoque sur la question et dissiper l’ignorance des togolais sur cette forme de gouvernance. Ne dit-on pas que l’ignorance est la mère de tous les vices ?
Eric K

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