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L’alliance des Etats du Sahel lance la BCID : un instrument de souveraineté économique en gestation

Les lignes bougent dans le Sahel… Le 23 mai 2025 à Bamako, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont posé un jalon majeur dans leur quête d’autonomie économique avec le lancement officiel de la Banque Confédérale d’Investissement et de Développement (BCID-AES).

Cette institution bancaire régionale, portée par l’Alliance des États du Sahel (AES), vise à financer les priorités de développement des trois pays sahéliens, tout en affirmant leur rupture progressive avec les institutions régionales et financières occidentales jugées inadaptées à leurs besoins.

Une banque pour financer le Sahel aux couleurs de l’AES

La BCID-AES a pour ambition première de mobiliser des ressources financières pour des projets structurants dans des secteurs cruciaux : agriculture, énergies renouvelables, infrastructures, santé, éducation… L’enjeu est clair : disposer d’un outil de financement souverain capable de soutenir durablement les politiques publiques et le développement endogène.

En se dotant de leur propre banque d’investissement, les États membres de l’AES entendent renforcer la circulation des capitaux dans la sous-région et réduire leur dépendance vis-à-vis des bailleurs de fonds internationaux. C’est une démarche stratégique pour contrôler leurs leviers économiques et impulser une nouvelle dynamique de croissance.

Un pilier de l’intégration sahélienne

La BCID ne naît pas dans le vide : elle s’inscrit dans un processus global de construction d’institutions propres à l’AES. Après la création de l’Alliance des jeunesses du Sahel et les réflexions en cours sur une monnaie commune et un marché intégré, cette banque régionale marque une étape déterminante dans l’architecture économique du trio sahélien.

Le choix de Bamako pour l’annonce officielle renforce également l’unité politique entre les trois capitales, qui revendiquent une coopération renforcée, loin des modèles imposés.

Une gouvernance en construction, mais déjà affirmée

Les travaux de structuration sont en cours : des experts des trois pays peaufinent le cadre juridique, le capital initial, les mécanismes de gouvernance et les lignes directrices opérationnelles. Chaque État membre participera au capital et disposera d’une représentation équitable dans les instances dirigeantes.

La BCID pourrait ainsi être opérationnelle dans les prochains mois, servant d’accélérateur pour des investissements ciblés, efficaces et régulés au profit des économies locales.

Amen TEWOU

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