Longtemps considéré comme un droit constitutionnel acquis, les manifestations publiques au Togo sont mis sous éteignoir depuis quelques années.
Cette situation préoccupe la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) qui a convié les acteurs politiques et de la société civile, le vendredi dernier à Lomé pour se plancher sur le sujet.
Initiée par la CNDH en collaboration avec le ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et de l’aménagement du territoire, la rencontre a permis au gouvernement de donner les raisons qui sous-tendent l’interdiction de ces manifestations.
Selon le ministère en charge de la décentralisation, la situation sécuritaire que traversent les pays de l’espace CEDEAO justifie ces interdictions.
« L’article 30 de la Constitution togolaise dit clairement que ces libertés doivent être exercées dans le respect d’un certain nombres de conditions.Cependant certains événements et situations peuvent survenir obligeant un pays à restreindre les libertés publiques. Nous savons que notre sous-région vit sous la menace de l’extrémisme violent et du terrorisme. Le gouvernement ne va pas prendre le risque d’exposer la population comme une proie pour les terroristes », a affirmé Robert Bakai, directeur de cabinet du ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et de l’aménagement du territoire.
La Commission Nationale des Droits de l’Homme, de son côté a invité tous les acteurs de la vie politique au Togo à privilégier la voix du dialogue en vue de trouver un consensus à cette épineuse question surtout à l’approche des élections législatives et régionales.
La liberté de manifestations et d’association sont des droits fondamentaux… A l’approche des élections législatives et régionales, il est nécessaire que la CNDH puisse réunir toutes les parties prenantes et les acteurs pour échanger , dialoguer et voir comment on peut en faire une bonne application pour que chacun puisse en jouir en tenant compte du défis sécuritaire auquel notre pays est confronté », a précisé le juge Yawo Sronvi, président de la CNDH.
Reste à savoir si le dialogue entre les acteurs va aboutir à un résultat pouvant permettre à tout un chacun de jouir de ce droit constitutionnel.
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