NIAMEY, 19 SEPTEMBRE (ASPAMNEWS)- De nombreux nigériens ont manifesté dimanche à Niamey, la capitale, en scandant: « Non à l’augmentation du prix du gasoil et à la cherté de la vie ! Nous exigeons le départ de la force française Barkhane et l’arrivée des forces russes ». Des slogans appuyés par des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « L’armée française criminelle, dégage ! » Sur la place de la Concertation, les drapeaux nigérien et russe flottent côte-à-côte ; celui de la France est barré de larges bandes noires.
« Non à l’augmentation du prix du gasoil ! », « Non à la cherté de la vie ! », « Abat les dirigeants dirigés ! », « L’armée criminelle française, dégage !», sont entre autres slogans scandés et brandis sur des pancartes par une marée humaine, de la Place Toumo à la Place de la Concertation, ce dimanche 18 septembre 2022 à Niamey, lors de la marche suivie de meeting organisée par le mouvement M62 « Moutouncthi/Bourtchintarey »: Union Sacrée pour la Sauvegarde de la Souveraineté et de la Dignité du Peuple.
À travers cette première manifestation autorisée dans la capitale après 5 années de refus catégorique par les autorités, la population de Niamey sous l’égide du mouvement M62 a battu le pavé, et avec force, pour en effet entre autres s’insurger contre l’augmentation du prix du gasoil et la cherté de la vie en général, demander le départ des forces armées françaises du Niger et exprimer leur solidarité au peuple malien dans la défense de sa souveraineté. Occasion saisie par le collectif pour exiger également la traduction de « l’ancien Président de la République » Issoufou Mahamadou devant les juridictions compétentes pour haute trahison dans le cadre de la construction du chemin de fer.
Après rassemblement à la Place Toumo, le coup d’envoi cette marche dite pour la dignité, en direction de la Place de la Concertation, a été donné vers 10h30 avec dans les rangs, plusieurs leaders du M62 (acteurs de la société civile et syndicalistes), des leaders politiques et une population sortie assez massivement pour manifester son accord et son soutien à la lutte que mène ce mouvement dirigé par Abdoulaye Souley, coordonnateur national du M62. Plusieurs centaines d’adhérents ont au fur et à mesure rejoint les manifestants, en provenance des toutes les grandes artères de la ville.
De la place Toumo à la Place de la concertation, en passant par les ronds-points « Terrain Musulman » et « Église » pour ensuite emprunter la voie menant à la MJC Djado Sékou, c’est une foule immense qui est arrivée sur le terrain vaste de ce lieu mythique pour la société civile, en scandant des slogans et brandissant des pancartes qui traduisent leurs revendications.
En s’adressant à la marré humaine qui a répondu à leur appel, le coordonnateur du M62, Abdoulaye Souley a exprimé une grande satisfaction et sa profonde gratitude.
Le M62 d’attribuer à la gouvernance de l’ancien président Issoufou Mahamadou, tous les maux qui minent le Niger. « Comme vous le savez, le Niger était un pays jadis paisible, prospère et respecté, où la population vivait dans une communion des cœurs et d’esprits.
Mais aujourd’hui, force et de constater qu’après une décennie de gestion chaotique, mafieuse et scandaleuse du pouvoir d’Etat par des pseudo-socialistes, brigands, mercantilistes, malfrats, amaturistes et sans repère, le Niger se trouve dans une situation de misère sans précédent malgré ses importantes ressources naturelles (pétrole, or, uranium, charbon, solei, fleuve…), a souligné le M62.
De manière générale, le Mouvement M62 a dressé un tableau sombre de la gouvernance du régime de la Renaissance acte I, II et III.
Le Mouvement né le 03 août dernier reste mordicus sur ses revendications à savoir : l’annulation de la mesure portant augmentation du prix du gasoil ; l’adoption de mesures concrètes contre la vie chère notamment sur l’électricité, l’eau, le loyer, le riz, le mil, le maïs, le sucre, le lait, la farine de blé ainsi que l’augmentation du revenu des travailleurs y compris le salaire minimum interprofessionnel (SMIG).
Aussi, par la voix de son coordonnateur, le M62 a tenu lors de ce meeting à exprimer sa solidarité et son soutien au Mali dans la défense de sa souveraineté dans sa démarche de saisine du Conseil de Sécurité des Nations Unies contre l’État français.
Le M62 exige le départ : des forces françaises
L’autre revendication est la question du départ de la force française Barkhane du territoire nigérien pour l’atteinte de la souveraineté et son mépris envers le peuple nigérien illustré par des tueries multiples des populations civiles; ainsi que ses velléités de déstabilisation du Sahel et l’obstacle que constitue sa présence à l’indispensable collaboration entre le Niger et le Mali dans la lutte contre le terrorisme.
…et la traduction devant les juridictions compétentes, de l’ancien Chef de l’Etat Mahamdou Issofou
La déclaration la plus inattendue a été celle d’entendre les responsables du M62 de demander le transfert de l’ancien président de la République du Niger, Issoufou Mahamadou au niveau des juridictions compétentes. Pour le M62, l’homme qui a dirigé le Niger de 2011 à 2021, doit être poursuivi dans le cadre du projet de construction du chemin de fer qui a été un fiasco qui a conduit à la dilapidation des biens publics, estime le M62.
« Nous exigeons la traduction de « l’ancien président de la République » Issoufou Mahamadou devant les juridictions compétentes pour haute trahison dans le cadre de la construction du chemin de fer », a lancé M. Abdoulaye Seydou, coordonnateur du M62.
« En tout état de cause, le M62 se donnera les moyens de porter plainte et encourage tous les citoyens en leur qualité de contribuable à porter plainte », a ajouté le coordonnateur du REPAD.
Depuis sa création en août dernier, c’est pour la première fois, que le mouvement M62 arrive à manifester dans la ville de Niamey. Depuis 2018, toutes les demandes des structures de la société civile et de l’opposition politique ont été interdites par les autorités compétentes pour raison de troubles à l’ordre public.
Il faut préciser ces manifestations du Mouvement M62 se sont déroulées à Niamey et Dosso, dans un climat de paix et de tranquillité remarquable. (ATN/2022)
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