29 DECEMBRE (ASPAMNEWS)- Une grave crise se dessine entre le Maroc et l’Algérie. Et, personne ne dit mot. Cette crise est née au moment où l’Algérie a ouvertement apporté son soutien indéfectible aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario. Comme si cela ne suffisait pas, cette crise qui était politique a migré sur le plan sportif.
Selon nos sources, Chabane Lounakel, directeur de la télévision nationale algérienne a été victime de la censure décrétée par le gouvernement algérien autour de la participation des Lions de l’Atlas au Mondial. Ce limogeage intervient après que la chaine a diffusé l’exploit des Lions de l’Atlas face aux Portugais, sans pour autant mentionner le Maroc.
Rappelons que les mêmes autorités algérienne, pendant que le mondial se déroulait au Qatar, ont posté des policiers dans les grandes villes du pays pour réprimer toute potentielle manifestation de joie des supporters algériens en faveur du Maroc en cas de qualification aux quarts du Mondial 2022 au Qatar. Il n’est pas permis pour la population de célébrer un succès sportif marocain en dépit des liens de proximité historiques et géographiques qui lient les deux peuples.
Pour un spécialiste de l’Algérie, ”Le Maroc agace au plus haut point les services algériens de renseignements, démunis face au patriotisme du peuple marocain et la solidité du Royaume et sa détermination à relever les défis nationaux et sociaux posés”.
Tout en notant que cette victoire marocaine au Mondial de Qatar a renforcé le sentiment patriotique, donnant l’occasion à sept reprises d’entonner l’hymne national devant plus de deux milliards de téléspectateurs, Talaâ Saoud Al Atlassi estime que toutes manœuvres et tous les moyens sont voués à l’échec face à cette cohésion nationale.
Et d’ajouter que le mouvement séparatiste polisario instrumentalisé jusque-là par les services algériens de renseignements dans l’exacerbation de leur hostilité vis-à-vis du Maroc, commence aujourd’hui à donner des signes de dislocation de déliquescence sous l’effet du plan marocain d’autonomie, un plan porteur d’espoir vers des horizons pacifiques.
”Après des décennies d’inertie, des décennies d’inféodation au régime algérien qui instrumentalise le mouvement séparatiste contre le Maroc et pour servir sa politique, le plan marocain d’autonomie s’impose plus que jamais à ce mouvement comme étant une solution politique réaliste, pragmatique et durable et qui suscite de plus en plus une large adhésion parmi les populations séquestrées aux camps de Tindouf”, conclut-il, en précisant que cette adhésion se manifeste à toutes les échelles, de la base au sommet.
De la cerise sur le gâteau de la crise entre les deux pays
L’Algérie s’apprête à organiser le CHAN 2023. Un événement qui se déroulera dans 4 villes : Alger, Oran, Annaba et Constantine et que l’Algérie espère réussir, notamment sur le plan organisationnel. Mais au moment où le Comité d’organisation est en train de peaufiner les derniers préparatifs, les menaces de boycott du tournoi s’enchaînent.
On s’attendait davantage à un retrait de l’Ouganda, pour des motifs financiers, voire du Cameroun, en raison des tensions avec l’Algérie. Désormais c’est le Maroc qui menace à son tour de faire l’impasse sur la compétition. Un chantage de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), selon les autorités algériennes.
En effet, le Maroc sera représenté au CHAN par l’équipe nationale des moins de 23 ans. Une décision confirmée par la FRMF, le mardi 27 décembre, lors de la réunion de son Comité directeur à Casablanca. « Au cours de cette réunion, M. Lekjaa a rappelé la décision prise lors du dernier comité directeur de la FRMF qui prévoit la participation de la sélection marocaine U23 à la 7e édition du CHAN », indique l’instance dans le communiqué publié sur son site officiel.
Selon les responsables de la Fédération algérienne de football, Lekjaa, président de la FRMF, exige un vol direct Rabat-Constantine (ville hôte). En cas de non-respect de cette condition, le Maroc annoncerait son boycott. Le Comité directeur de la FRMF a demandé aux organisateurs du CHAN 2023 et à la CAF « le déplacement de la sélection marocaine via un vol spécial de la Royale Air Maroc (RAM), transporteur officiel, depuis Rabat vers Constantine, ville-hôte des matchs du onze national ». Dans le cas du non-respect de ce point, « le comité directeur de la FRMF a décidé à l’unanimité de ne pas participer à cette édition », ajoute le communiqué.
Cette condition intervient au moment où l’espace aérien algérien est fermé aux avions marocains, sur décision des autorités algériennes en août 2021 et dans le sillage de la rupture des relations diplomatiques entre les deux États. Notons également que si le Maroc fait l’impasse sur ledit tournoi, il ne sera pas à l’abri de lourdes sanctions de la CAF.
Dans une réponse aux questions des journalistes lors du point de presse consécutif au conseil de gouvernement réuni ce jeudi, le président de la FRMF, Fouzi Lekjaa, a démenti toutes les allégations diffusées sur les médias par la partie algérienne.
« Le Maroc n’a pas demandé à l’Algérie de prévoir un voyage spécial pour la participation de l’équipe nationale marocaine des moins de 23 ans au CHAN” organisé en Algérie entre le 13 janvier et le 4 février 2023, a expliqué Fouzi Lekjaa a l’issue du Conseil du gouvernement. Il s’agit en fait d’une demande d’autorisation pour que les joueurs puissent se rendre, le 10 janvier à 14h45 à Constantine, par le biais d’un vol direct de Rabat à bord d’un avion de Royal Air Maroc, selon le président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF).
Et d’ajouter que « le Maroc attend une réponse officielle de la CAF concernant l’autorisation demandée”, notant que le cahier des charges, destiné à l’organisation des événements sportifs au niveaux continental et international, prévoit à ce que le pays organisateur fournit toutes les facilités aux pays participants pour leur arrivée dans le pays hôte afin de participer à l’événement.
Lekjaa a ainsi précisé que « contrairement à ce qui a été promu au cours des dernières 24 heures, le Maroc a demandé que l’avion qui transportera l’équipe nationale en janvier prochain obtienne une autorisation pour atterrir à l’aéroport de Constantine, la ville dans laquelle l’équipe nationale jouera” et d’ajouter que le transporteur officiel des équipes nationales n’est certainement pas autre que la RAM.
Le président a notamment expliqué que la fédération a exigé que l’équipe nationale se rende dans la ville de Constantine, qui accueillera les matchs de l’élite marocaine dans ce tournoi, via un vol direct depuis la ville de Rabat et par un avion privé de Royal Air Maroc, le transporteur officiel du tournoi des équipes nationales.
Rappelons que la crise entre l’Algérie et le Maroc est née au sujet du Sahara occidental. En face, le grand rival algérien continue d’afficher son soutien indéfectible aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario. Alger met aussi à profit son statut d’exportateur gazier choyé par l’Europe cherchant à compenser le gaz russe pour marquer des points dans son duel diplomatique à distance avec Rabat, avec lequel il a rompu les relations en août 2021. (NKA/2022)
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