Soudan : alerte à l’enrôlement d’enfants dans l’armée

Les Nations unies ont exprimé une profonde préoccupation quant au possible recrutement d’enfants dans l’armée et les groupes armés au Soudan, où un conflit fait rage depuis le 15 avril. Siobhan Mullally, rapporteuse spéciale des Nations unies sur la traite des personnes, a partagé ses inquiétudes lors d’une conférence à Genève, le 16 octobre 2023.

Depuis mi-avril, un conflit oppose les forces armées du général al-Burhan aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Hemedti. Ce conflit a eu des répercussions humanitaires désastreuses.

Selon les rapports des Nations unies, les enfants sont vulnérables aux agissements des groupes armés. Les forces de soutien rapide auraient ciblé des enfants démunis ou séparés de leurs familles dans la banlieue de Khartoum. Des enlèvements similaires auraient été signalés dans d’autres régions, notamment le Darfour et le Sud Kordofan. Selon Siobhan Mullally, ces mineurs sont ensuite recrutés de force par les groupes armés pour être utilisés au combat.

Une source proche du syndicat des médecins soudanais confirme cette situation précaire, affirmant que « dans le chaos du conflit, les enfants sont dans une situation de vulnérabilité absolue. »

La rapporteuse des Nations unies souligne qu’il n’est pas question d’évoquer des engagements volontaires, car le consentement des mineurs n’a aucune valeur. Elle déclare que « le recrutement de ces enfants constitue une violation flagrante des droits de l’homme et du droit international. »

Le recrutement d’enfants par les forces armées est une pratique ancienne au Soudan, déjà observée lors de la guerre au Darfour (2003-2020) et lors de l’indépendance du Soudan du Sud.

En 2016, le gouvernement soudanais avait signé un plan d’action avec les Nations unies pour mettre fin au recrutement d’enfants dans ses forces armées, mais la situation demeure préoccupante.

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