Le Togo pleure le décès de Monseigneur Philippe Fanoko Kpodzro, ancien archevêque émérite de Lomé, survenu ce mardi 09 janvier 2024, en Suède où il s’était exilé après la présidentielle de 2020. À l’âge de 93 ans, cet homme d’église engagé, ayant consacré 40 ans de sa vie en tant qu’évêque, laisse derrière lui un héritage marquant.
Membre éminent de l’église catholique togolaise, Monseigneur Kpodzro était un fervent opposant à Faure Essozimna Gnassingbé. Depuis sa retraite en 2007, il n’avait pas hésité à prendre position en faveur de l’opposition, milita pour l’alternance politique, un rêve qu’il n’aura malheureusement pas vu se réaliser.
Figure clé de l’histoire politique du Togo, Monseigneur Philippe Fanoko Kpodzro a présidé la Conférence nationale souveraine en 1991 et joué un rôle majeur dans la rédaction de la Constitution de 1992 en tant que président du haut-commissariat de la République. Son engagement politique et ses prises de position parfois controversées ont divisé l’opinion publique, suscitant critiques et débats au sein de la société togolaise.
Malgré ses efforts pour unir l’opposition en 2019, son appel à rassembler les forces politiques a rencontré des résistances, notamment de la part de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) de Jean-Pierre Fabre. Néanmoins, Monseigneur Kpodzro a réussi à rallier des personnalités notables, dont Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson et Agbéyomé Kodjo, ce dernier devenant candidat à la présidentielle.
Ainsi, le Togo perd un homme qui a marqué l’histoire du pays, laissant derrière lui un héritage complexe, entre engagement religieux et politique, appelant à la réflexion sur le rôle des personnalités religieuses dans la sphère publique.
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