Condamnation du Togo par la CEDEAO: une victoire d’étape pour des conséquences politiques et juridiques
LOME 7 AVRIL (ASPAMNEWS)- Les responsables de la Dynamique Mgr Kpodzro (DMK), au cours d’une conférence de presse mercredi à Lomé, ont indiqué que la décision de la Cour de justice de la CEDEAO condamnant l’Etat togolais en fin mars 2022 pour avoir violé les droits d’Agbéyomé Kodjo, est une grande victoire d’étape pour de grandes conséquences juridiques et politiques.
« Au plan juridique, la cabale juridique enclenchée contre le président Agbéyomé Kodjo et tous ses camarades et qui place ces derniers sous contrôle judiciaire jusqu’à ce jour, doit immédiatement cesser. Cela implique nécessairement que toutes les mesures prises contre le président Agbéyomé Kodjo, notamment le mandat d’arrêt international lancé à son encontre dans le cadre de la réclamation de la victoire du peuple à lui confié le 22 février 2020, sont illégales et doivent être levées », a déclaré Bouraïma Naboudja, porte-parole de cette entité de l’opposition.
Cette décision induit aussi la libération de toutes les personnes interpellées dans le cadre des manifestations politiques, ajoute-t-on.
A ces conséquences juridiques, la DMK ajoute des conséquences politiques, à savoir l’arrêt des procédures engagées contre les autres acteurs politiques impliqués dans les revendications de la victoire d’Agbéyomé Kodjo. On cite nommément Jean Paul Omolou et Gérard Djossou.
Naboudja Bouraïma n’a pas manqué au cours de la conférence de presse de faires des analyses sur la situation politique actuelle. Selon lui, les propos du ministre Kokoroko sont très graves. Et si c’était un enseignant, un opposant ou un togolais lambda qui tenait de tels propos à l’endroit d’un officiel, il serait actuellement dans une prison.
« Qu’a fait M. Djimon Oré ? Juste pour avoir comparé la situation du Togo à celle du Rwanda, il se retrouve aujourd’hui en prison. Qu’a fait Jean-Paul Oumolou emprisonné ? Pour avoir exprimé ce qu’il ressent ! Qu’ont fait tous ceux-là qui aujourd’hui sont embastillés ? A cause de leur vision (…) Si c’est un opposant ou un syndicaliste qui disait : je vais rafaler Kokoroko, les secondes qui suivent, il est en prison. Ce que Monsieur Tchédé a dit, le favoritisme, le clientélisme en montrant que les Mobas ou dans les Savanes, les Tamberma, les Tchokossi, les Gangans sont dans la fonction publique par favoritisme (…) Là où c’est grave, si c’était un homme d’une autre ethnie qui disait ça, actuellement je ne sais pas si peut-être on serait en pleine guerre civile, parce que c’est inadmissible », a-t-il pesté.
Il a dénoncé une justice de deux poids deux mesures. Il précise avoir été victime de cette politique et fait la prison en 2013 à cause d’un simple message de « Happy new year ! » que l’opposant Agbéyomé Kodjo lui avait envoyé.
« J’ai été emprisonné en 2013 à partir d’une seule phrase que Monsieur Agbéyomé Kodjo m’avait envoyée, le 1er janvier 2013. Happy new year, c’était la phrase. Quand on m’a arrêté, le Lieutenant Thiam et le Commandant Saparapa m’ont demandé que signifie ce bout de phrase là. Je dis : mais, c’est l’Anglais que vous ne comprenez pas ou bien il y a quoi qui se cache derrière ? Ils disent : Monsieur Naboudja, rien n’est sûr que ce n’est pas un code », a-t-il révélé.
Naboudja Bouraïma dit qu’il ne fait plus confiance en la justice togolaise « jusqu’à nouvel ordre ».
Cette décision, selon Kafui Adjamagbo Johnson et ses collaborateurs, doit se suivre du retour au Togo d’Agbéyomé Kodjo, de Mgr Philipe Fanoko Kpodzro en toute sécurité et sérénité et de la libération immédiate et sans condition de Jean Paul Omolou. La dernière conséquence, selon la DMK, doit être le rétablissement d’Agbéyomé Kodjo dans ses droits, notamment son immunité parlementaire.
Rappelons que Agbéyomé Kodjo avait saisi la Cour de justice de la CEDEAO d’une plainte pour violation de ses droits. S’en est suivie la condamnation de l’Etat togolais le 24 mars dernier pour violation de ses droits, notamment sa liberté d’expression et son droit de manifester. (CPM/2022)
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