PARIS, 10 AVRIL (ASPAMNEWS)- La surprise de ce premier tour de l’élection présidentielle, c’est peut-être qu’il n’y en a finalement pas. Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont les deux candidats qualifiés pour le second tour, selon les données collectées sur les bureaux de vote ayant fermé leurs portes à 19 heures ce dimanche soir. D’après les chiffres disponibles, le président sortant obtient 28,5% des voix ce dimanche soir, contre 23,6% pour sa rivale d’extrême droite.
En troisième position, et comme les sondages l’avaient prédit, c’est Jean-Luc Mélenchon qui s’empare du costume de troisième homme et échoue une fois de plus à atteindre le second tour. Le candidat insoumis obtient 20,3% des voix selon les premières estimations. Suivent deux candidats qui espéraient bien plus dans ce scrutin, et qui ont fini, lentement mais sûrement, par décrocher, Éric Zemmour et Valérie Pécresse, tous les deux sous la barre psychologique des 10%. Leurs résultats relèvent de la désillusion, puisque le polémiste n’obtient que 7% des voix. Sa concurrente LR fait bien pire, en s’effondrant à 4,8% des voix. Jamais le parti de droite n’était tombé aussi bas dans un scrutin présidentiel, au point que le parti ne devrait pas obtenir le remboursement de ses frais de campagne.
Derrière, l’écologiste Yannick Jadot n’a pas atteint son objectif. Il ne récolte que 4,3% des voix. Le suivent Jean Lassalle (3,2%), Fabien Roussel (2,6%) et Nicolas Dupont-Aignan (2,2%). La candidate socialiste Anne Hidalgo confirme la marginalisation de son parti dans la vie politique française en ne recueillant que 2% des suffrages, Complètent ce classement la candidate Lutte Ouvrière Nathalie Arthaud (0,8%) et Philippe Poutou (0,7%).
Le scénario d’une revanche Macron – Le Pen s’était imposé des semaines durant avant le début de la campagne. La candidate du Rassemblement national, longtemps marquée par son débat d’entre-deux-tours raté, avait fini par s’incliner assez largement au second tour de la présidentielle 2017 avec un peu moins de 34% des voix. Puis l’hypothèse d’un bis repetita a fini par perdre en crédibilité, en octobre dernier. La faute, notamment, à un certain Éric Zemmour, dont les ambitions présidentielles ne faisaient déjà presque plus l’ombre d’un doute. La candidate RN a longtemps craint un siphonnage électoral en règle, au fur et à mesure que le polémiste se muait en dynamiteur. Il flirtait alors avec les 18 % d’intentions de vote.
La guerre en Ukraine a fait exploser la campagne
Puis c’est la victoire de Valérie Pécresse au Congrès LR qui a pu laisser croire pendant plusieurs semaines que la droite pouvait obtenir une rédemption. Qu’après avoir loupé le coche en 2017 lors d’une élection donnée imperdable, elle reviendrait au cœur de la vie politique française. En début d’année, en réalité, la campagne n’avait pas vraiment commencé. Le président restait président, terré dans son palais. Bien trop occupé à traiter avec ses homologues étrangers de ce qui s’apprêterait à devenir la guerre la plus grave sur le sol européen depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
L’invasion russe en Ukraine a fini de bouleverser les règles du scrutin. Elle a remis sur la table des thèmes aussi majeurs que le pouvoir d’achat ou les prix des carburants. En a retardé toujours plus la candidature d’Emmanuel Macron. Le président sortant a fini par se déclarer 38 jours avant le premier tour. Sa posture présidentielle, dans un premier temps, l’a poussé dans les sondages. Tout l’inverse d’Éric Zemmour, rattrapé pour des propos passés, pro-Poutine. (LPR/2022)
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