28 avril (ASPAMNEWS)- Six mois après l’arrestation de dizaines de responsables de l’Union des forces démocratiques, aucune date n’a encore fixée pour leur procès. Ils seraient en tout près de 400, certains dans un état de santé précaire. L’opposition parle de prisonniers politiques, ce que le pouvoir conteste.
La Cour africaine des droits de l’homme a elle récemment dénoncé ces incarcérations sans procès. Elle vient d’interpeler les autorités guinéennes sur les conditions de maintien en détention depuis six mois des opposants politiques. Mais sur les ondes de la DW, Souleymane Keita, député du parti présidentiel, insiste : il n’existe pas de prisonniers politiques en Guinée. « Il y a des citoyens qui font de la politique qui sont en prison et en conflit avec la loi », martèle-t-il. « Ils sont là-bas pour des faits avérés d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Notre souhait est que la justice travaille rapidement sur ce dossier afin de statuer sur leur sort. »
« Déni de justice »
Depuis le mois d’octobre 2020, près de 400 opposants, dont des responsables du bureau politique de l’Union des forces républicaines de Guinée, sont incarcérés à la prison centrale de Conakry. Selon le responsable de la communication de ce parti, rien n’est encore envisagé pour leur procès, en dépit de leurs mauvaises conditions de détention. Sur la question des prisonniers politiques, Joachin Baba Millimono se montre très amer.
« Quand on quitte le domaine de la science on tombe dans l’absurdité », souffe-t-il. « Or en matière de sciences, il y a des théories universelles, il y a des définitions qu’on ne s’aurait tordre. Un prisonnier politique par définition c’est tout individu arrêté en raison de ses opinions politiques ou ses appartenances politiques. Le débat malheureusement ne porte pas sur la définition du détenu politique mais sur le fait même de nier l’existence des hommes politiques en prison ». Et Joachin Baba Millimono de dénoncer « l’absurdité » et « le déni de justice. »
Des démarches pour un procès
La société civile Guinéenne dit avoir entrepris des démarches pour réclamer la tenue prochaine d’un procès au nom du dialogue national. « Nous avons engagé des consultations au-delà de nos missions d’observation indépendante auprès des acteurs de la vie nationale, des acteurs politiques sociaux, administratifs et institutionnels, afin de requérir leur compréhension mais aussi leur manière d’analyser la récurrence des violences en Guinée et la problématique du dialogue inclusif », expliqueAbdoul lah Sacko, président du Conseil régional des organisations de la société civile de Conakry. (DWE/2021)
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