Trading au Togo : les victimes abandonnées
Deux ans après la cessation des activités de trading au Togo, les adhérents peinent à rentrer en possession de leurs capitaux, malgré l’organisation régulière des manifestations devant le ministère de l’Economie et des Finances. La sortie médiatique, le 21 avril 2023, d’un membre du gouvernement enfonce le clou et amenuise les chances des victimes.
Cessation des activités de trading, remboursement sans délais des capitaux collectés auprès des adhérents. C’est la décision prise par le ministère de l’Economie et des finances, il y a 02 ans. Les efforts des victimes sont jusqu’ici vains. Et il n’est pas évident qu’elles s’en sortent, à en croire les affirmations du secrétaire général du gouvernement, Kanka-Malik Natacba, sur une chaine de radio privée.
Cette question du trading est une affaire de privé à privé, une affaire entre des individus et des sociétés. On a tendance à présenter le problème comme si c’était la responsabilité de l’Etat. Ce n’est pas le cas.
Kanka-Malik Natacba
Le secrétaire du gouvernement invite les adhérents à faire confiance aux banques traditionnelles et les sociétés de microfinance légales dont le professionnalisme est connu.
Des regrets
En un mot, c’est le sentiment qui anime ceux qui ont confié leur argent à ces sociétés désormais fermées, d’autres en faillite. Dans une lettre adressée au ministre de l’Economie, le 29 mars dernier, le Collectif des victimes de trading au Togo (CVTT) déplore qu’à ce jour, aucun capital n’a été retourné aux adhérents. Il relève le fait que l’activité jugée illégale s’était déroulée pendant plusieurs années « au vu et au su des autorités de ce pays ».
« J’ai versé 1 500 000 FCFA le 28 mars. Le lendemain, je perçois le communiqué du ministre. Le monde s’est effondré autour de moi », raconte un sexagénaire dans les colonnes d’un journal.
Les sociétés dites de trading ont englouti plus de 20 milliards F CFA, selon plusieurs sources.
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