Évrard Sossoukpè, le Président Directeur Général de Tiens DS Com, a été interpellé à l’aéroport international Blaise Diagne de Dakar, au Sénégal le 8 septembre dernier. Cette arrestation met fin à une traque de plus d’un an, lancée par les autorités béninoises, pour des accusations liées à sa gestion de l’entreprise Tiens DS Com.
L’affaire « Tiens DS Com » a été marquée par des rebondissements depuis le début de l’enquête en 2022. Plus de 45 personnes avaient été arrêtées dans le cadre de cette affaire, dont 10 avaient été placées en détention provisoire en juillet 2022, parmi lesquelles figurait l’épouse d’Évrard Sossoukpè. Cependant, le PDG de Tiens était resté en fuite jusqu’à son arrestation à Dakar.
Selon les informations disponibles, Évrard Sossoukpè aurait tenté de prendre un vol à destination de la Chine lorsqu’il a été appréhendé par Interpol. Il était recherché par la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) dans le cadre d’une affaire qui avait conduit à l’incarcération de plusieurs responsables de Tiens DS Com.
L’enquête avait débuté en 2022, lorsque la police avait effectué une descente au siège de Tiens DS Com à Agla, suite à de nombreuses plaintes et dénonciations. L’affaire avait suscité l’attention publique et médiatique au Bénin.
Dans une lettre ouverte adressée au Président de la République en février 2023, Évrard Sossoukpè avait expliqué que Tiens, une entreprise spécialisée dans le secteur biomédical et utilisant une approche de marketing de réseau, offrait aux jeunes de plus de 110 pays où elle opérait la possibilité de réaliser leurs rêves économiquement et en matière de bien-être.
La lettre décrivait également les réalisations de Sossoukpè en tant qu’entrepreneur béninois et son engagement envers son pays. Il mettait en avant le succès de Tiens DS Com, notamment en Afrique francophone, où il avait créé un modèle de marketing de réseau qui avait été salué et adopté dans plusieurs pays.
Cependant, l’affaire a connu des développements controversés. Après des mois d’audiences, la CRIET avait relaxé la grande majorité des prévenus en janvier 2023, mais le parquet avait interjeté appel de cette décision. Malgré la relaxe, certains prévenus étaient restés en détention, ce qui avait soulevé des préoccupations quant au respect des procédures légales.
Évrard Sossoukpè avait également dénoncé des abus flagrants, notamment la ré-arrestation de certains prévenus après leur libération, ce qui violait le principe de « non bis in idem » (nul ne peut être poursuivi ou puni pénalement deux fois pour les mêmes faits).
Cette affaire a suscité de vives réactions au Bénin et ailleurs, mettant en lumière les enjeux entourant la justice et les droits de l’homme dans le pays. L’arrestation d’Évrard Sossoukpè à Dakar marque un nouveau chapitre dans cette affaire complexe, et son sort ultérieur sera suivi de près par la communauté nationale et internationale.
Les commentaires sont fermés.