Les sportifs face au conflit israélo-gazaoui: entre pressions politiques et appels à l’humanité
Les propos de Mohamed Salah sur le conflit israélo-gazaoui ont suscité un débat profond sur le rôle des sportifs dans les questions politiques. L’attaquant de Liverpool et de l’Égypte a appelé les dirigeants mondiaux à agir pour éviter de futurs drames après une récente explosion à l’hôpital de Gaza City. Cette déclaration, bien que saluée pour son ton humanitaire, a également été critiquée par certains qui estimaient que Salah aurait dû adopter une position plus politique.
Le joueur de 31 ans, comme de nombreux autres athlètes, utilise les médias sociaux pour commenter le conflit entre Israël et le Hamas. Ian Bayley, maître de conférences en journalisme sportif à l’université de Staffordshire, souligne que Salah a été soumis à des pressions en raison de sa nationalité, mais a choisi de défendre la paix et la fin de la souffrance plutôt que de prendre une position politique tranchée.
Plusieurs sportifs exposés
La réaction de Salah met en lumière les dilemmes auxquels sont confrontés les sportifs lorsqu’ils expriment leurs opinions sur des questions majeures. L’exemple de la joueuse de tennis tunisienne Ons Jabeur, qui a fait un don pour aider les Palestiniens en mettant l’accent sur l’humanité plutôt que sur la politique, montre différentes approches parmi les athlètes.
Les réseaux sociaux ont été le principal canal d’expression pour les sportifs africains depuis le début du conflit, avec des équipes et des joueurs exprimant leur soutien à la cause palestinienne. L’équipe de football algérienne a arboré des keffiehs, symboles de la résistance palestinienne, lors d’un match amical, illustrant le niveau d’engagement dans la région.
Cependant, les réactions divergent également en fonction des affiliations et des propriétés des clubs. Simon Chadwick de la Skema Business School souligne comment la propriété et la culture des clubs influent sur leurs prises de position. Par exemple, le club Crystal Palace s’est prononcé en faveur d’Israël, en raison des liens forts de ses propriétaires avec la communauté juive.
Les médias sociaux ont considérablement changé la dynamique de la situation, exposant les sportifs à des pressions qu’ils n’auraient pas subies il y a quelques décennies. L’expert en journalisme sportif, Ian Bayley, souligne que les footballeurs d’aujourd’hui sont confrontés à des attentes élevées du public en raison de la proximité des problèmes mondiaux.
Les risques de s’exprimer sur des questions politiques sont également évidents, comme l’a montré le cas de la joueuse de tennis Ons Jabeur, qui a reçu des menaces de mort après avoir choisi de jouer contre Israël dans un tournoi international. Des sportifs tels que LeBron James et Floyd Mayweather ont également été critiqués pour leur soutien à Israël.
La suspension du défenseur algérien Youcef Atal par Nice, en raison d’un message jugé antisémite, et la résiliation du contrat de l’ailier néerlandais Anwar El Ghazi par Mayence pour un message pro-palestinien montrent que les clubs prennent des mesures en réponse aux publications de leurs joueurs.
Dans un monde de plus en plus connecté, les sportifs sont appelés à utiliser leurs plateformes de manière responsable. Alors que la crise israélo-gazaouie souligne l’importance de l’engagement humanitaire, elle met également en lumière les défis auxquels les sportifs font face lorsqu’ils naviguent dans les eaux politiques turbulentes. La question persistante reste de savoir comment les sportifs peuvent s’exprimer tout en évitant les pièges potentiellement dommageables de la politique mondiale.
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