Le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact), l’une des principales rébellions tchadiennes ayant rejeté l’Accord de paix de Doha en août 2022, traverse actuellement une période difficile, soumise à une pression militaire accrue de la part de la Libye et du gouvernement de transition tchadien.
Le Fact, dirigé par Mahamat Mahadi Ali, a dû abandonner son fief dans le sud-libyen, utilisé comme base arrière pendant près de 10 ans pour ses opérations au Tchad. Ces dernières semaines ont été marquées par une série de revers pour le mouvement rebelle.
Le premier coup dur a été l’arrestation, début octobre, du chef d’état-major général du Fact, Tahir Wodji, alors qu’il se trouvait à Sebha, dans le sud libyen. Les forces du général Haftar, autrefois allié du Fact, l’ont appréhendé avant de le remettre aux autorités de transition tchadiennes. Plus surprenant encore, il a été relâché quelques semaines plus tard, suggérant des contacts préexistants avec Ndjamena, selon des sources au sein du mouvement rebelle.
Quinze jours plus tard
Les avions du gouvernement de transition tchadien ont bombardé les positions du Fact dans le sud libyen, provoquant plusieurs pertes humaines. Le 17 octobre, le gouvernement libyen a émis un ultimatum demandant au Fact de quitter le pays.
Face à cette pression, le Fact a choisi de se replier dans la « passe de Salvador », un « no man’s land » à la frontière entre le Tchad, le Niger, l’Algérie et la Libye, une zone non contrôlée.
En outre, Bahr Bechir Kindji, ancien prisonnier de guerre récemment nommé secrétaire général adjoint du Fact, a annoncé sa ralliement au pouvoir de transition avec environ un millier d’hommes. Toutefois, le Fact conteste ces chiffres, affirmant qu’ils ne sont qu’une cinquantaine et dénonçant une tentative de déstabilisation orchestrée par Ndjamena, qualifiée d’échec. La situation demeure tendue, laissant planer l’incertitude sur le destin du Fact et ses perspectives dans le pays.
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