Le gouvernement togolais a pris une décision stratégique en suspendant la redevance statistique pour le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Annoncée par l’Office Togolais des Recettes (OTR), cette mesure vise à faciliter le transit des marchandises à travers le Port de Lomé en direction de ces trois pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES).
La redevance statistique, un prélèvement sur les importations et exportations, est utilisée pour financer les activités statistiques du pays. En suspendant cette taxe pour les marchandises en transit vers le Burkina Faso, le Mali et le Niger, le Togo cherche à encourager le passage par son port plutôt que par les ports voisins.
Initialement fixée à 2 % puis ramenée à 1 % dans le cadre du tarif extérieur commun de la CEDEAO, cette redevance était déjà provisoirement suspendue depuis 1975 pour les pays de l’Alliance des Etats du Sahel.
La directive précise que cette suspension ne s’applique qu’aux marchandises déclarées en transit et destinées au Burkina Faso, au Mali ou au Niger, et que le code correspondant ne doit être utilisé qu’au moment de la levée des déclarations de transit.
Cette décision intervient dans un contexte régional complexe, marqué par la fermeture de la frontière entre le Bénin et le Niger suite aux sanctions de la CEDEAO. Les marchandises à destination du Niger sont désormais contraintes de passer par le Burkina Faso, bénéficiant ainsi de la suspension de la redevance togolaise.
De même, pour contourner les risques liés à l’insécurité dans certaines zones du Bénin, les opérateurs économiques acheminent les marchandises destinées au Burkina Faso via le Togo, profitant ainsi de cette mesure.
En levant cette taxe pour les pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel, le Togo cherche à renforcer sa position en tant que hub régional pour le commerce international, tout en augmentant ses revenus grâce aux flux commerciaux transitant par le Port de Lomé.
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