Levée des sanctions entre le Nigeria et le Niger : une lueur d’espoir pour l’économie régionale

Le Nigeria a annoncé, le 13 mars 2024, la levée des sanctions imposées au Niger, ouvrant ainsi ses frontières avec son voisin sahélien. Cette décision marque la fin des restrictions économiques, une bouffée d’air frais pour les deux nations.

La demande pressante pour la réouverture des frontières était perceptible, notamment après l’appel public du gouverneur de Kano, Abba Kabir Yusuf, au du début du ramadan. La levée des sanctions intervient donc comme une réponse attendue à cette demande.

La présidence nigériane a détaillé les mesures de levée des sanctions, incluant la réouverture des frontières terrestres et aériennes ainsi que la normalisation des échanges commerciaux entre les deux pays. Cette décision est particulièrement significative pour les axes commerciaux vitaux reliant Kano à Maradi, Kano à Zinder et Maiduguri à Diffa, où les échanges agricoles et le commerce de bétail sont florissants.

La levée des sanctions représente également un soulagement pour l’économie nigériane. En effet, le Nigeria était le quatrième fournisseur et le troisième client du Niger en 2022, selon la base Comtrade des Nations Unies. La fermeture des frontières avait entraîné une augmentation de l’inflation, notamment pour les denrées alimentaires de base, affectant directement les consommateurs nigérians.

De plus, la fourniture d’électricité peut désormais reprendre, avec la ligne de haute tension reliant Birnin Kebbi au Nigeria, qui fournissait 70% des besoins énergétiques du Niger avant la crise. Cette reprise est également avantageuse pour le Nigeria, qui peut ainsi bénéficier de recettes supplémentaires grâce à l’exportation d’électricité.

En levant les sanctions, les avoirs du Niger dans les banques centrales de la Cédéao sont dégelés, permettant ainsi au pays de bénéficier de l’assistance financière régionale. De plus, les interdictions de voyager pour les membres du gouvernement et leurs familles sont annulées.

Du côté nigérien, aucune réaction officielle n’a été émise jusqu’à présent. Cependant, cette décision intervient dans un contexte où le pays fait face à des défis économiques majeurs, notamment une augmentation des prix des denrées alimentaires pendant le ramadan, aggravée par la fermeture continue de la frontière avec le Bénin.

Malgré la levée des sanctions entre le Nigeria et le Niger, la frontière avec le Bénin reste fermée du côté nigérien, obligeant les produits importés à passer par des itinéraires plus longs et coûteux. Cette situation entraîne une réduction de la disponibilité des produits sur le marché nigérien, contribuant ainsi à la hausse des prix et impactant l’économie locale.

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