1er mai : le président sénégalais Faye face aux revendications des travailleurs
Après une pause de quatre ans due au Covid-19 et à des considérations stratégiques, le Sénégal a choisi cette année de marquer le 1er mai par un rassemblement, offrant ainsi au nouveau président Bassirou Diomaye Faye sa première confrontation avec les doléances des travailleurs, qui sont nombreuses et pressantes.
En tête des préoccupations des Sénégalais se trouve la flambée des prix et le coût de la vie croissant. Sur ce front, les syndicats sont unanimes et attendent des actions concrètes. Mody Guiro, secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS), la principale centrale syndicale du pays, souligne sur RFI :
Les prix grimpent en flèche tandis que les salaires stagnent. Nous demandons une réduction du coût des produits de première nécessité, car l’inflation est une réalité. Les autorités en sont désormais pleinement conscientes, même si elles sont récemment arrivées au pouvoir. Nous ne nous attendons donc pas à ce que toutes les questions soient résolues du jour au lendemain.
Mody Guiro
Le président Bassirou Diomaye Faye a d’ailleurs annoncé un plan de lutte contre la vie chère et des mesures visant à abaisser les prix avant le 15 mai, répondant ainsi à une attente urgente de la population.
Outre la question des prix
Les syndicats mettent également en avant l’équité salariale, pointant du doigt les inégalités flagrantes entre les divers agents de l’État, soit environ 175 000 personnes. Ces disparités se manifestent même au sein de professions spécifiques, comme celle des enseignants. Amidou Diediou, du Syndicat des enseignants libres du Sénégal, souligne l’urgence de résoudre cette injustice :
En 2018 déjà, les syndicats de l’éducation ont soulevé la question de la rémunération. L’injustice est criante, et il est impératif, à nos yeux, que les maigres ressources de l’État soient réparties de manière équitable.
Amidou Diediou
Après avoir défilé jusqu’à la place de l’Indépendance, les syndicats remettront un cahier de doléances au président, résumant l’ensemble de leurs revendications, avec l’espoir d’un dialogue social plus fluide qu’auparavant. Les récents échanges entre Bassirou Diomaye Faye, les syndicats et le patronat ont d’ailleurs suscité un certain optimisme quant à l’avenir du dialogue social dans le pays.
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