La crise persistante de l’alimentation en électricité au Mali continue de sévir, affectant gravement tous les secteurs de la société, y compris le domaine culturel. Malgré les promesses répétées des autorités de transition, les habitants du pays subissent des coupures massives d’électricité, parfois pendant des périodes prolongées allant jusqu’à plusieurs jours.
Les conséquences de ces délestages sont dévastatrices pour les petites entreprises, les artisans, les hôpitaux et bien sûr, pour le secteur artistique et culturel. Le BlonBa, un centre culturel prestigieux de Bamako, a récemment annoncé sa fermeture en raison de l’indisponibilité constante d’électricité. Fondé il y a dix-sept ans par le cinéaste Alioune Ifra Ndiaye, le BlonBa était un lieu de création et de spectacle très apprécié, accueillant des artistes de renom ainsi que des talents émergents.
Alioune Ifra Ndiaye a expliqué la situation critique sur RFI :
Avec les coupures régulières de courant, nous avons dû sur-utiliser notre groupe électrogène, qui a fini par prendre feu. Nous ne pouvons plus fonctionner correctement sans électricité, car nous avons besoin de lumière, de son et de climatisation pour nos activités.
Alioune Ifra Ndiaye
Cette fermeture survient dans un contexte déjà difficile pour le BlonBa, qui avait précédemment cessé ses activités entre 2012 et 2017 en raison de la crise politique et sécuritaire au Mali. De plus, le centre avait perdu le soutien financier français en raison des tensions entre Paris et les autorités maliennes. La perte du générateur a été le coup fatal pour cette institution culturelle, laissant beaucoup d’espoir pour sa renaissance.
« Je suis bloqué »
La crise électrique affecte également d’autres acteurs culturels, comme Kalil Touré, propriétaire d’un studio d’enregistrement à Niamana-ATT Bougou. Il est fréquemment contraint d’interrompre son travail en raison des coupures d’électricité : « Je ne peux rien faire sans électricité. Je suis bloqué. »
Les musiciens maliens partagent également leur désespoir, incapables de répéter ou de se produire dans les maquis en raison des coupures d’électricité. Cette crise énergétique continue d’exercer un impact dévastateur sur le secteur culturel malien, mettant en péril la vitalité et la créativité de cette scène artistique dynamique.
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