Lors des élections législatives du 29 avril 2024, Jean-Pierre Fabre, leader de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), a été élu député dans la région du Golfe. Cependant, Fabre a pris la décision de ne pas siéger à l’Assemblée nationale, une décision qui a fait grand bruit dans le paysage politique togolais.
Edem Atsanti, secrétaire aux affaires politiques de l’ANC, a expliqué que cette démarche est une manière de ne pas cautionner ce qu’il qualifie « d’immoralité » du régime actuel. Cette prise de position est également partagée par Me Paul Dodji Apévon, leader des Forces Démocratiques pour la République (FDR), signale First News Media. Tous deux ont brillamment illustré leur mécontentement et leur refus de légitimer le gouvernement de Faure Gnassingbé en boycottant la session inaugurale de la nouvelle législature, qui s’est tenue le 21 mai à Lomé.
Un contexte politique tendu
La décision de l’ANC s’inscrit dans un contexte où le parti a subi ce qu’il considère comme des humiliations répétées sur la scène politique. Lors des élections présidentielles de 2020, l’ANC n’avait obtenu que 4 % des voix, et plus récemment, lors des législatives, le parti n’a décroché qu’un seul siège. Cette situation, perçue comme une marginalisation délibérée, a conduit à une remise en question profonde de leur participation aux institutions étatiques.
Bien que Me Paul Dodji Apévon n’ait pas encore fait de déclaration officielle, des sources proches des FDR indiquent que le parti pourrait également boycotter la 7ème législature en solidarité avec l’ANC. Cette absence notable de l’opposition au parlement pourrait avoir des répercussions significatives sur le fonctionnement de l’Assemblée nationale.
L’ouverture de la nouvelle session parlementaire a été dirigée par le professeur Tchabouré Gogué, président de l’Alliance des Démocrates pour un Développement Intégral (ADDI), en sa qualité de doyen d’âge. Selon le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, il revient au doyen d’âge de présider la séance inaugurale, un symbole fort dans une période de turbulence politique.
En refusant de siéger, ces leaders envoient un message sur la nécessité de réformes et de justice dans le processus électoral.
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