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Controverse persistante autour de la nouvelle Constitution togolaise

Deux mois après sa promulgation, la nouvelle constitution de la Vè République continue de susciter des débats animés au Togo. Une conférence-débat organisée le 3 juillet à Lomé a réuni politiciens, acteurs de la société civile et artistes pour discuter de la nécessité de revenir à la constitution de 1992.

L’événement a été orchestré par le Front « Touche pas à ma Constitution », créé en avril dernier suite à l’adoption de la nouvelle loi par l’Assemblée nationale. Cette plateforme regroupe diverses formations politiques et mouvements citoyens, dont ADDI, Les Démocrates, le Parti des Togolais, CAR Transition, UDS-Togo, Santé du Peuple, la DMP et d’autres organisations influentes.

Critiques unanimement partagées

Lors de cette conférence, les intervenants ont unanimement critiqué la nouvelle constitution, la qualifiant de recul pour la démocratie togolaise. Nathaniel Olympio, porte-parole du Front, a exprimé son inquiétude quant à l’impact divisif de cette loi, soulignant qu’elle fragilise l’unité nationale plutôt que de la renforcer. Jean Kissi, ancien secrétaire général du CAR, a dénoncé les arrestations arbitraires de journalistes et d’opposants politiques, qualifiant le régime actuel de monarchie dictatoriale qui entrave les droits et libertés fondamentaux.

Tchatckipi Ouro-Djikpa, ancien cadre du PNP, a également pris la parole pour pointer du doigt la mauvaise gouvernance et plaider en faveur d’une transition nationale plutôt que d’une nouvelle constitution. Selon lui, le pays a besoin d’assises nationales pour discuter de l’avenir politique du Togo.

La constitution controversée, adoptée en avril dernier, introduit un régime parlementaire avec un Président du Conseil issu du parti majoritaire à l’Assemblée nationale, doté de pouvoirs exécutifs étendus et d’un mandat illimité. Les opposants au sein du Front estiment que ce modèle est une illusion et que le Togo reste en réalité dans une situation hybride qui ne reflète ni un régime parlementaire ni présidentiel.

Revendication du retour à la Constitution de 1992

Les membres du Front, soutenus par divers acteurs de la société civile comme Me Célestin Agbodan et Kao Atcholi, appellent à un retour à la constitution de 1992. Ils soulignent que toute nouvelle constitution devrait être soumise à un référendum, comme celui organisé en 1992 sous l’égide du feu Général Eyadéma Gnassingbé. Affo Sabi, professeur à l’université de Lomé, a ajouté que le régime actuel est unique en son genre, ne ressemblant à aucun autre modèle de gouvernance dans le monde.

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