Une enquête menée par les militaires au pouvoir au Gabon a dévoilé un système de détournement massif au sein de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), impliquant des partenaires de la société.
Ces derniers ont mis en place un réseau parallèle de vente de tickets prépayés d’électricité, causant des pertes financières énormes à une entreprise déjà en difficulté, rapporte RFI.
Le conseil d’administration de la SEEG a été convoqué en urgence pour faire face à ces révélations. Joël Lehman Sandoungout, le directeur général de la compagnie, a qualifié la situation de « piratage informatique » et a précisé que des enquêtes sont en cours. Plusieurs agents de la SEEG sont actuellement interrogés par la Direction générale des recherches (DGR).
À ce jour, au moins sept personnes, majoritairement issues du service informatique de la SEEG, sont en garde à vue. Toutefois, selon des sources proches du dossier, les principaux instigateurs de cette fraude seraient de puissants hommes d’affaires, certains d’entre eux étant des soutiens financiers des projets des militaires actuellement au pouvoir.
Ces prestataires de la SEEG auraient installé un système de vente parallèle des tickets d’électricité, détournant ainsi plusieurs milliards de francs CFA sur plusieurs années. Les premières découvertes de l’enquête révèlent l’ampleur colossale de cette fraude, assimilée à une véritable « pieuvre » par Anges Kevin Nzighou, l’avocat de la SEEG. Celui-ci a affirmé que les responsables feront l’objet de sanctions sévères conformément à la loi.
En réaction à ces révélations, la SEEG a déposé une plainte contre X et contre la société Sygma Technologie, l’un de ses partenaires, après qu’un code IP relié à leur serveur a été découvert dans les locaux de Sygma. Par ailleurs, des pressions seraient exercées sur le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, pour mettre un terme à cette procédure judiciaire en cours.
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