Accra, la capitale du Ghana, accueille actuellement la 14e édition du festival de street art Chale Wote, qui signifie « Viens mon ami » en langue Ga. Jusqu’au 25 août 2024, ce festival transformera divers quartiers de la ville en une scène artistique vivante, offrant plus de trente événements, tels que des fresques murales, des marchés d’art, des processions, des projections de films, des concerts et des conférences. L’objectif principal est de redonner vie à l’histoire orale du Ghana, souvent effacée par le colonialisme.
En plein cœur du quartier d’Osu, un artiste, armé de sa bombe de peinture, esquisse des créatures marines sur le mur d’une maison. « C’est un homme-éléphant, sous la mer », explique-t-il, illustrant le thème de cette année, « Et maintenant, la fin de l’empire des horreurs ». Nii Nortei Ahbo II, accompagné de son collectif Afuabe, participe à l’événement en créant une fresque qui recouvre la rue de créatures mythiques appelées « horreurs ».
L’édition de cette année se concentre sur la destruction des cultures indigènes du Ghana par les colons, un phénomène que le festival désigne comme « l’empire des horreurs ». L’un des sites clés du festival, le fort d’Osu, symbolise ce passé sombre. Comme beaucoup de forts sur la côte ouest-africaine, le fort d’Osu était un centre majeur de la traite des esclaves. Mantse Aryiiquayi, directeur du festival, souligne l’importance de ce lieu : « Le fort d’Osu rappelle le rôle crucial de ces structures dans l’histoire de l’exploitation humaine. »
Durant le festival, le fort d’Osu accueille les œuvres de 70 artistes locaux et internationaux, en plus de servir de cadre pour des conférences et des projections de films. L’objectif est de présenter un contre-récit aux histoires souvent documentées par les missionnaires et les colons. « Nous voulons offrir aux gens une occasion de découvrir leur propre histoire, en revisitant notre riche tradition orale », ajoute Mantse Aryiiquayi.
Le festival se clôturera par une série de grands concerts à la place de l’Indépendance d’Accra, où plus de 100 000 spectateurs sont attendus pour célébrer cet hommage vibrant à l’art et à la culture du Ghana.
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