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Arrestation du chef rebelle centrafricain Nourd Gregaza à son retour à Bangui

Nourd Gregaza, leader du Parti du rassemblement de la nation centrafricaine (PRNC), a été arrêté à Bangui le 20 septembre, dès son retour de France, où il venait de purger une longue peine de prison.

Ce chef rebelle, dont la milice est active dans le nord de la Centrafrique, a immédiatement été placé en détention au camp de Roux, où il attend d’être présenté à la justice pour connaître les charges retenues contre lui.

Gregaza, qui n’avait jusque-là fait l’objet d’aucune poursuite en République centrafricaine, a été expulsé de France après avoir purgé 20 ans de réclusion pour meurtre. Condamné en 2004 par une Cour d’assises française pour avoir tué l’amant de sa première épouse, il avait initialement écopé d’une peine de 30 ans, mais avait bénéficié d’une réduction maximale de peine pour sa bonne conduite en prison.

Malgré les efforts de son avocat pour obtenir un placement en résidence surveillée en attendant une solution dans un pays tiers, Gregaza a été contraint d’embarquer pour Bangui, en raison d’une interdiction définitive de séjour sur le territoire français. Sa famille avait exprimé des préoccupations, évoquant un possible accord entre la France et la Centrafrique concernant son retour.

Originaire de l’ethnie gula, Gregaza est lié à des figures influentes en Centrafrique, notamment l’ex-président Michel Djotodia, dont il est le neveu, ainsi que les ministres Arnaud Djoubaye Abazène et Hervé Gontran Djono-Ahaba, avec qui il entretient des relations tendues. Le PRNC, qu’il dirige depuis sa cellule, est issu en 2019 d’une scission ethnique au sein du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) de Noureddin Adam.

Le groupe de Gregaza a vu ses capacités militaires diminuer après avoir été pris pour cible par les mercenaires russes du groupe Wagner, qui ont éliminé son chef d’état-major, Mohamed Ali alias « B13 », en février dernier. Il a depuis été remplacé par le général Mohamed Deya. Par ailleurs, plusieurs dirigeants de la milice sont actuellement jugés devant la Cour pénale spéciale de Bangui, dans le cadre du procès « Ndele 1 », pour leur implication dans des violences intercommunautaires ayant causé la mort de plus de 80 personnes en 2020.

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