Burkina Faso : le Président Ibrahim Traoré dénonce un vaste réseau de détournement au ministère de l’Action humanitaire
Le président du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a fermement dénoncé un vaste détournement de fonds au sein du ministère de l’Action humanitaire, en charge de la gestion des personnes déplacées internes (PDI), victimes du terrorisme. Au cours d’une allocution prononcée lundi dans la capitale burkinabé, il a révélé que plusieurs milliards de FCFA ont été indûment détournés par des agents de ce ministère, situation qu’il a qualifiée « d’intolérable » compte tenu du contexte sécuritaire et humanitaire critique dans lequel se trouve le pays.Le capitaine Traoré a expliqué que c’est suite à une plainte et une enquête policière approfondie que ces malversations ont été découvertes. « Malheureusement, ces derniers temps, à la suite d’une dénonciation, nous avons découvert un réseau de malfrats au sein du ministère de l’Action humanitaire », a-t-il déclaré, exprimant son indignation face à cette situation. Le ministère, qui a pour mission de soutenir les plus vulnérables, notamment les dizaines de milliers de personnes déplacées par l’insécurité, se retrouve ainsi au cœur d’un scandale de corruption qui risque de mettre à mal la confiance des citoyens vis à vis de l’administration publique.Selon le président Traoré, les investigations de la police ont permis de mettre au jour des biens de grande valeur, dont des véhicules de luxe, appartenant aux suspects impliqués dans ces détournements. « La police a fait un excellent travail d’enquête qui nous a permis de découvrir de nombreux biens, des véhicules de luxe et diverses autres choses qui ont été saisies », a-t-il précisé, ajoutant que l’affaire est désormais entre les mains de la justice.Convaincu que cette affaire n’est peut-être que la partie émergée de l’iceberg, le chef de l’État burkinabé a annoncé le lancement de contrôles rigoureux dans d’autres ministères. « Cette pratique existe probablement dans d’autres secteurs de l’administration », a-t-il estimé, soulignant la détermination de l’État à assainir l’ensemble de l’appareil public. L’objectif, selon Ibrahim Traoré, est de montrer aux fonctionnaires qu’ils ne peuvent plus agir impunément en matière de gestion des deniers publics.« Il y a encore beaucoup de personnes qui tentent de détourner les deniers publics. Nous n’aurons aucune pitié pour ces individus-là », a averti le président Traoré, se disant résolu à faire de la lutte contre la corruption une priorité de son mandat. Face à une crise humanitaire qui n’a de cesse de s’aggraver et à des besoins croissants en matière de sécurité, le président du Faso veut donner un signal fort aux citoyens et aux fonctionnaires burkinabés : la gestion des ressources publiques ne saurait être compromise par des pratiques malhonnêtes, et ceux qui s’y risquent seront poursuivis sans concession.
La rédaction