Le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, a été démis de ses fonctions par le pouvoir militaire ce mercredi 20 novembre.
Cette décision, officialisée par un décret lu à la télévision nationale, intervient après des critiques publiques de Maïga contre la gestion de la transition par les militaires.
Nommé en 2021 par la junte à la suite d’un second coup d’Etat, Choguel Maïga incarnait le visage civil du régime, mais sa marge de manœuvre était perçue comme limitée. Ses déclarations récentes dénonçant « le spectre de la confusion et de l’amalgame » dans la transition, ainsi que son exclusion des décisions stratégiques, ont précipité son éviction.
Cette destitution s’ajoute aux nombreuses incertitudes qui planent sur le Mali depuis la prise de pouvoir des militaires en 2020. La junte, dirigée par le général Assimi Goïta, avait promis sous pression internationale de céder le pouvoir à des civils élus en mars 2024, mais cette échéance a été abandonnée, sans nouvelle date fixée.
Choguel Maïga, un allié devenu critique
Figure emblématique du Mouvement du 5-Juin/Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), Choguel Maïga avait soutenu la contestation contre l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, renversé en août 2020. En tant que Premier ministre, il avait défendu le pivot stratégique opéré par les militaires, notamment le rapprochement avec la Russie et l’arrivée du groupe Wagner, tout en dénonçant le retrait de la force Barkhane.
Cependant, ses critiques ouvertes et son opposition à un maintien prolongé des militaires au pouvoir ont suscité des tensions. Des condamnations touchant ses proches avaient déjà laissé présager son isolement. Des manifestations et des appels à sa démission, orchestrés par des soutiens de la junte, ont précédé son limogeage.