Le général Abdoulaye Maïga, figure médiatique et ancien porte-parole du gouvernement malien, a été désigné Premier ministre de transition, selon un décret lu sur la télévision nationale. Il remplace Choguel Kokalla Maïga, limogé la veille après avoir critiqué le régime militaire en place.
Cette nomination marque un tournant avec la présence de deux généraux à la tête de l’exécutif malien, renforçant ainsi le contrôle des militaires sur les institutions du pays.
Un acteur clé du régime militaire
Proche des colonels qui ont renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020, Abdoulaye Maïga a gravi rapidement les échelons au sein du régime. Nommé général de division cette année, il avait déjà assuré l’intérim de la primature en 2022 pendant l’hospitalisation de son prédécesseur.
En tant que porte-parole du gouvernement, il s’est illustré par des déclarations souvent virulentes, notamment contre la France. En juillet 2022, il avait sommé le président Emmanuel Macron d’abandonner ce qu’il avait qualifié de « posture néo-coloniale et condescendante ».
Une transition sous contrôle militaire
Abdoulaye Maïga, connu pour ses prises de position tranchées, incarne la politique de rupture diplomatique initiée par la junte. Sa nomination intervient alors que le Mali est engagé dans une transition politique sous le contrôle des militaires depuis le second putsch de mai 2021.
Cette nouvelle étape renforce l’emprise des généraux sur les leviers de l’État, confirmant leur stratégie de centralisation du pouvoir.