Mali : les affrontements se poursuivent entre l’armée et les rebelles

Au Mali, la situation demeure tendue alors que la colonne militaire, comprenant des véhicules de l’armée malienne et des forces supplétives russes du Groupe Wagner, avance vers la région de Kidal depuis son départ de Gao le 1er octobre. Les rebelles du Cadre stratégique permanent (CSP) ont affirmé avoir lancé une attaque majeure ce jeudi matin à Tabankort.

Les rebelles du CSP ont revendiqué une attaque d’envergure contre la colonne Fama-Wagner aux alentours de 7 heures du matin, à plus de 200 kilomètres au nord de Gao. Cette fois, les deux camps ont engagé des combats directs plutôt que de se limiter à des échanges de tirs lointains. Le CSP a rapporté des combats intenses, des prises de guerre, des pertes humaines et matérielles infligées à l’armée malienne, ainsi que la capture de prisonniers. Ils ont également affirmé avoir abattu un avion de l’armée malienne et avoir repoussé la tentative d’avancée du convoi Fama-Wagner.

Il est important de noter que seuls les rebelles du CSP ont communiqué sur les opérations en cours autour de ce convoi, ce qui souligne l’inaccessibilité d’une vision globale et indépendante des affrontements à ce stade.

Après l’attaque du matin, le convoi Fama-Wagner a repris sa progression en direction d’Anefis. De nouveaux affrontements ont été signalés en fin d’après-midi à proximité de cette localité, qui se trouve à l’entrée de la région de Kidal et est contrôlée par le CSP. Cependant, des sources indépendantes, à la fois sécuritaires et civiles, ont fait état de l’entrée de soldats maliens dans Anefis, une information démentie par les rebelles du CSP. L’armée malienne, interrogée par RFI, n’a pas souhaité donner de précisions.

Pendant ce temps, à Bamako, les partis politiques et la société civile demeurent silencieux face à ce qu’on appelle un « processus d’occupation irréversible des terres maliennes » par l’armée, sans que l’objectif final du convoi n’ait été clairement défini. Les autorités de transition se demandent s’il s’agit de prendre d’assaut la ville de Kidal, fief des rebelles, ou plutôt de prendre possession des camps d’Aguelhoc et de Tessalit, que la Minusma devrait bientôt quitter dans le cadre de son retrait du pays.

Ces deux camps sont situés dans des zones revendiquées par le CSP en vertu du cessez-le-feu de 2014 et des arrangements sécuritaires inclus dans l’accord de paix de 2015. Cependant, les autorités de transition maliennes estiment que l’armée malienne a aujourd’hui vocation à s’installer dans ces camps, conformément à sa présence sur l’ensemble du territoire national.

À Bamako, le Collectif de défense des militaires (CDM), proche des colonels au pouvoir, a appelé à une manifestation de soutien à l’armée malienne le vendredi 13 octobre prochain. En parallèle, la CMAS (Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mamoud Dicko) organise le même jour un rassemblement pour exiger la mise en place d’une transition politique civile. La situation reste donc extrêmement volatile au Mali.

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