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Crise politique au Mali : dissolution de l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance

Dans un communiqué publié à l’issue du Conseil des ministres ce mercredi soir, les autorités de transition au Mali ont annoncé la dissolution de l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance. Cette association, chargée d’observer les conditions des élections et la transparence des processus électoraux dans le pays, a été au cœur de vives controverses ces derniers mois.

La décision, justifiée par les autorités de transition, repose sur deux motifs principaux. Tout d’abord, l’Observatoire aurait omis de communiquer ses sources de financement à l’administration, une violation présumée de la loi. Cependant, cette première raison aurait pu être résolue sans heurts.

La seconde raison, selon le communiqué, est plus délicate. Les autorités accusent le président de l’association, Ibrahima Sangho, de « déclarations de nature à troubler l’ordre public, y compris ses pronostics sur le taux de participation au référendum de juin 2023 ».

Ibrahima Sangho, également à la tête de la Modele, la Mission d’observation des élections au Mali, regroupant une trentaine d’organisations de la société civile, avait précédemment dénoncé des entraves au vote lors du référendum constitutionnel de juin 2023. Ses observateurs avaient signalé des empêchements dans la région de Kidal, causés par les rebelles du CSP. Cette affirmation était en contradiction avec l’Aige (Autorité indépendante de gestion des élections), qui avait déclaré que les Maliens avaient pu voter sur tout le territoire.

La dissolution de l’Observatoire soulève des questions sur la répression de la société civile au Mali et les motivations derrière cette décision. Certains se demandent si cette dissolution vise également la trentaine d’organisations regroupées au sein de la Mission d’observation des élections. La chronologie de cette sanction, six mois après les événements contestés, soulève des interrogations quant à la volonté des autorités de transition d’étouffer la voix critique de l’Observatoire.

La transition au Mali doit prendre fin en mars prochain, selon le décret présidentiel du colonel Assimi Goïta, mais l’annulation des élections prévues en février crée une incertitude quant à la date de la prochaine élection présidentielle.

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