Crise sanitaire : la variole progresse dans l’est de la RDC, les vaccins attendus en urgence
Le personnel médical dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) se mobilise pour freiner l’épidémie de variole, tandis que les vaccins se font attendre. À Lwiro, épicentre de la crise sanitaire dans la province du Sud-Kivu, les médecins, confrontés à un nombre croissant de cas, réclament des équipements et une aide urgente.
Bien que 200 000 doses de vaccins aient été acheminées à Kinshasa, la distribution vers les zones les plus touchées reste problématique. Emmanuel Fikiri, un infirmier local, explique à BBC que les vaccins sont essentiels pour protéger à la fois les soignants et les populations.
« Nous avons entendu via les réseaux sociaux que les vaccins étaient arrivés, mais nous en sommes toujours privés ».
Les contraintes logistiques, notamment la nécessité de maintenir les vaccins à basse température et l’état des routes, retardent leur acheminement vers les zones rurales de Kamituga, Kavumu et Lwiro, où les cas explosent.
La variole, anciennement appelée monkeypox, est une maladie hautement contagieuse qui a causé la mort d’au moins 635 personnes en RDC cette année. Les hôpitaux de la région, débordés, manquent de tout, y compris d’équipements de protection individuelle pour le personnel soignant. « Nous faisons de notre mieux, mais nous sommes nous-mêmes exposés au virus », souligne le Dr Pacifique Karanzo, fatigué par des semaines de lutte contre l’épidémie.
À Lwiro, la clinique communautaire est saturée : les lits manquent et certains patients dorment à même le sol. Les enfants sont particulièrement touchés, comme Murhula, un nourrisson de quatre semaines, le plus jeune patient atteint de la variole dans cet hôpital. Sa mère, Faraja Rukara, désemparée, confie :
C’est la première fois que je vois cette maladie, et c’est terrifiant de voir mon enfant souffrir ainsi.
Le manque d’eau propre aggrave la situation. La clinique, initialement conçue pour accueillir 80 patients par mois, en voit désormais près de 200, dont de nombreux enfants sous-alimentés à cause de la maladie.
Avec BBC
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