26 JUIN (ASPAMNEWS)- Trois employés de Médecins sans Frontières (MSF), une Espagnole et deux Ethiopiens, ont été tués dans une attaque au Tigré, l’un des dix Etats régionaux qui composent l’Ethiopie, en proie à la guerre.
Le ministère éthiopien des Affaires étrangères a affirmé vendredi soir sur Twitter que les trois humanitaires sont décédés dans la localité de Abi Adi, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de la capitale régionale Mekele. Il ajoute que «le TPLF (Front de libération du peuple du Tigré) opère activement» dans cette zone.
«Nous avons perdu le contact avec eux et la voiture dans laquelle ils voyageaient hier dans l’après-midi, et ce matin le véhicule a été retrouvé vide et leurs corps sans vie à quelques mètres», a indiqué MSF dans un communiqué en dénonçant «un assassinat brutal».
María Hernández, de nationalité espagnole et âgée de 35 ans, était l’une des coordinatrices d’urgence de MSF au Tigré. Yohannes Halefom Reda et Tedros Gebremariam Gebremichael, tous deux Ethiopiens et âgés de 31 ans, étaient assistant de coordination et chauffeur pour l’ONG.
«María, Yohannes et Tedros étaient là-bas pour aider la population et il est impensable qu’ils aient payé de leurs vies pour cela», a poursuivi l’ONG. Contacté par l’AFP, MSF n’a pas donné plus de détails sur les circonstances de ces décès.
Le secrétaire général adjoint par intérim de l’ONU pour les Affaires humanitaires, Ramesh Rajasingham, a qualifié ces meurtres de «scandaleux et désolants». «Les autorités doivent désormais enquêter rapidement» sur ces meurtres qui sont des «violations graves du droit international humanitaire», a-t-il ajouté dans un communiqué à New York.
A Bruxelles, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a «condamné de la manière la plus forte» cette «atrocité» qui est «un nouvel exemple horrible de l’escalade du conflit au Tigré et une violation flagrante des lois humanitaires internationales», selon un communiqué.
De leur côté les Etats-Unis, se disant «consternés et profondément attristés» par les homicides des employés de MSF, ont demandé une enquête indépendante permettant de traduire en justice les auteurs de l’attaque.
«Au final les autorités éthiopiennes ont l’entière responsabilité d’assurer la sécurité des travailleurs humanitaires ainsi qu’un accès libre et sans entraves à l’aide humanitaire», a souligné le porte-parole du département d’Etat dans un communiqué.
Depuis novembre 2020, l’armée éthiopienne – soutenue par les troupes des autorités régionales voisines de l’Amhara et l’armée de l’Erythrée – mène une opération militaire dans la région du Tigré lancée par le Premier ministre Abiy Ahmed.
L’offensive est dirigée contre le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) écarté du pouvoir central éthiopien à l’arrivée de ce dernier, après avoir dirigé le pays pendant trente ans. Le parti régional, armé, se bat pour le contrôle de la région depuis que le Premier ministre a décidé de prolonger son mandat cet été et celui des parlementaires, en repoussant les élections législatives. (RTS/2021)
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