08 JUILLET- (ASPAMNEWS)- Quatre « mercenaires » ont été tués et deux autres arrêtés selon la police mercredi 7 juillet, après cet événement qui a choqué Haïti et la communauté internationale et menace de déstabiliser davantage un pays déjà fragile, mais aucune information n’a pour l’instant filtré sur l’identité ou les motivations de ses auteurs.
Le président Moïse a été tué à son domicile par un commando armé vers 1 heure, dans la nuit de mardi à mercredi. D’après le juge chargé de l’affaire, cité par la presse locale, sa dépouille a été retrouvée criblée de 12 balles, et son bureau et sa chambre avaient été saccagés.
Selon le Premier ministre par intérim Claude Joseph, les assaillants étaient « des étrangers qui parlaient l’anglais et l’espagnol ». La police a indiqué mercredi soir avoir pourchassé les membres présumés du commando aussitôt après l’attaque et être toujours « engagée dans la bataille avec ces assaillants ».
« Depuis cette nuit nous nous battons contre eux », a déclaré dans une allocution à la télévision le directeur général de la police nationale d’Haïti, Léon Charles. « Quatre mercenaires ont été tués, deux ont été interceptés sous notre contrôle », a-t-il ajouté. « Trois policiers qui avaient été pris en otage ont été récupérés », a-t-il précisé.
Plus tôt, le Premier ministre Claude Joseph avait annoncé dans un discours en créole avoir décidé de « déclarer l’état de siège dans tout le pays », octroyant des pouvoirs renforcés à l’exécutif pour quinze jours. Appelant la population au calme, il a promis que « les assassins paieraient pour ce qu’ils ont fait devant la justice ».
Selon l’ambassadeur haïtien aux Etats-Unis, Bocchit Edmond, le commando était composé de mercenaires « professionnels » s’étant fait passer pour des responsables de l’agence américaine antidrogue.
L’assassinat menace de déstabiliser encore davantage le pays le plus pauvre des Amériques, déjà confronté à une double crise politique et sécuritaire. Le département d’Etat américain a appelé au maintien des élections législatives et présidentielle en Haïti prévues pour le 26 septembre 2021, avec un second tour le 21 novembre.
Gouvernant par décret depuis janvier 2020, sans Parlement et alors que la durée de son mandat faisait l’objet de contestations, Jovenel Moïse avait mis en chantier une réforme institutionnelle. Un référendum constitutionnel initialement prévu en avril, reporté une première fois au 27 juin puis à nouveau en raison de l’épidémie de Covid-19, devait se tenir le 26 septembre. La réforme avait pour but de renforcer les prérogatives de l’exécutif. (SPM/2021)
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