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TOGO : L’ANC, une transhumance politique ?

14 JUILLET (ASPAMNEWS)- La transhumance, dans le vocabulaire agricole, est la migration périodique des troupeaux à la recherche de meilleurs pâturages. En politique, la transhumance politique se définit comme celui qui change d’idéologies et de convictions, tout en se prévalant toujours de son étiquette politique d’entant. On peut dire aussi qu’un transhumant politique est un opportuniste politique souvent en vue avec de fausses promesses, mais s’active toujours pour garder l’image (le côté engagement) qu’on le connait. Ce changement d’idéologies, de convictions peut faire très mal aux citoyens qui se sentiront trahis.

Sur le site du parti politique de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) on peut clairement lire que le parti est une réponse aux cris de détresse des populations togolaises qui, quoique désemparées, restent convaincues que les souffrances endurées et les sacrifices consentis des décennies durant, ne devront pas demeurer vains.

Tout observateur a vu les débuts du parti ANC. La fougue des militants, pour dire plutôt l’engagement des militants de ce parti. Les jeunes engagés dans ce parti ont payé pour leur détermination, leur sens de la loyauté et de leurs convictions. Les militants de tout bord de l’ANC ont vu des vertes et des pas mûres. D’abord, les manifestations violentées occasionnant des blessés graves, des arrestations arbitraires, des emprisonnements et même d’autres ont perdu de leur vie.

Malgré tout, les militants sont restés déterminés. Mais au fil des années, l’engagement des uns et des autres a effrité et la dernière élection présidentielle de février 2020 a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. L’ANC, à travers ses leaders est devenue méconnaissable.

Les critiques sans fondements sur la supposée victoire du candidat de la DMK ont plus envenimé les choses. Les communiqués controversés publiés par l’ANC en disent long. Et, comme si cela ne suffisait pas, les déclarations acerbes et contradictoires des leaders de l’ANC sur les médias n’ont fait qu’édifier les observateurs de la vie politique togolaise.

Les militants ne sont pas en reste, sur les réseaux sociaux, les discussions et critiques frisent la phobie du renégat. Les militants de l’ANC débitent des arguments d’un autre monde. Il suffisait d’écouter les militants de l’ANC sur les réseaux sociaux, des insultes, des insanités, voire même des menaces contre toute personne qui n’abonde pas dans le même sens qu’eux. Les mots volaient, les insultes survolaient et les provocations concluaient.

Pourtant en mars dernier, une des responsables de l’ANC avait déclaré sur les médias « l’ANC reste l’ANC », comme pour dire que rien n’a changé dans l’engagement politique du parti. Mais que nenni ! A entendre les propos et les actes posés par les responsables de l’ANC, on peut sans hésiter dire que les leaders seraient devenus des caméléons politiques. Ils prennent la couleur du milieu ou du lieu qu’ils sont afin de se camoufler. Mais ont-ils peur du lendemain ?

La lettre adressée lundi dernier au ministre Payadowa Boukpessi, annonçant quitter la table de discussions de la CNAP, après avoir félicité l’initiative il y’a six mois, en dit long. Pourquoi claquer la porte après avoir participé à presque toutes les rencontres, émis des propositions qui ont été prises en compte comme le dit le ministre Payadowa ?

L’ANC a-t-elle transhumé sans s’en rendre compte ? Sinon, on ne peut comprendre qu’un parti politique de l’opposition digne de ce nom, puisse prendre part à des rencontre et qu’à la veille de la clôture envoyer une lettre pour dire : « Il y a la volonté de part et d’autre de parvenir à des solutions qui peuvent améliorer le cadre électoral dans notre pays, assainir les commissions de vie politique dans notre pays. Nous prendrons notre part avec toutes les contributions qui peuvent concourir à améliorer le climat politique et socioéconomique du pays ». Cela rime à quoi au juste ?

Et pourtant, d’autres partis politiques ont vu depuis dans cette CNAP une autre sorte de forcing pour faire croire aux partenaires économiques du Togo que le dialogue a repris avec l’opposition, mais que rien ne va changer en fait. Certains partis de l’opposition sont allés loin pour dire qu’il y’a un contentieux électoral qu’il faut d’abord régler avant de penser initier une autre concertation. C’est dans cette même veine que l’ANC de FABRE a accepté et participé à presque toutes les rencontres de la CNAP pour dire enfin à la veille de tirer des conclusions qu’elle claque la porte. Il serait mieux et sincère de dire avec courage aux militants que nous leaders avions transhumé politiquement. Là, on aurait compris que de faire des micmacs politiques. Les militants tôt ou tard comprendront. Car les observateurs de la vie politique togolaise eux ont déjà compris, l’ANC n’est plus l’ANC. La transhumance politique, si elle n’est pas encore totale y est presque. (NKA/2021)

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