17 AOÛT (ASPAMNEWS)- Chaos à l’aéroport, Ambassade de France délocalisée, situation des femmes… Suite à l’arrivée des talibans à Kaboul dimanche, la journée de lundi a été marquée par des images fortes de la population tentant de fuir le régime, et des changements que l’on peut déjà observer en Afghanistan. En voici quelques-unes.
Scènes de panique à l’aéroport de Kaboul
Ces vidéos ont créé une forte émotion sur les réseaux. On peut y voir des Afghans accrochés à des avions qui décollent, dans des scènes de panique à l’aéroport de Kaboul. Des centaines de personnes ont envahi le tarmac, espérant trouver une place dans un des avions quittant le pays. Plusieurs appareils sont partis vers le Qatar et les Émirats arabes unis, évacuant les derniers ressortissants français notamment. Environ 250 personnes figuraient sur la liste des personnes à évacuer côté français, majoritairement des personnels afghans, et certains attendent encore.
Le chaos était tel que l’ensemble des vols civils et militaires a dû être suspendu pendant environ quatre heures lundi. Certains ont finalement réussi à partir à bord d’un avion américain selon Marcus Weisgerber, journaliste du média américain Defense One. L’image qu’il a postée sur Twitter, dont le Pentagone n’a pas démenti la véracité, montre 640 Afghans entassés dans un avion-cargo C-17 de l’US Air Force. Plusieurs ont grimpé à bord à la dernière minute alors que la rampe d’accès n’était plus qu’à moitié ouverte.
À l’aéroport de Kaboul toujours, un autre type de scène. Face à la dégradation de la situation sécuritaire, l’Ambassade de France en Afghanistan s’est délocalisée dans l’aéroport, pour aider « à l’évacuation de l’ensemble de nos compatriotes qui se trouveraient encore dans le pays », a développé le ministre des Affaires étrangères dans un communiqué.
Alors que la situation des femmes et des filles sous le régime taliban inquiète beaucoup, un montage a beaucoup tourné sur les réseaux. Il s’agit de deux photos accolées de Clarissa Ward, correspondante pour la chaîne américaine CNN en Afghanistan. Sur la première, que beaucoup ont associée à l’ère « prétalibans », son visage est découvert. Sur la seconde, tirée d’un duplex filmé lundi, on la voit voilée, et portant une abaya. « En 24 heures la correspondante de CNN Clarissa Ward a dû se voiler pour pouvoir exercer son métier dans les rues de #Kaboul », déplorait ainsi le député LR Éric Ciotti sur Twitter.
Clarissa Ward a elle-même voulu apporter des précisions sur ce montage. « Ce meme est inexact. La photo du haut est à l’intérieur d’un complexe privé. Celle du bas se trouve dans les rues de Kaboul tenue par les talibans. Je portais toujours un foulard dans la rue à Kaboul auparavant, mais pas avec les cheveux entièrement couverts et l’abaya. Il y a donc une différence mais pas aussi flagrante » écrit-elle sur Twitter.
« Les femmes afghanes ont le droit de vivre dans la liberté et la dignité », a affirmé lundi Emmanuel Macron lors de son allocution dédiée à la situation en Afghanistan. Lorsqu’ils dirigeaient ce pays, entre 1996 et 2001, les talibans avaient imposé leur version ultra-rigoriste de la loi islamique. Les femmes ne pouvaient ni travailler ni étudier. Le port de la burqa était obligatoire en public et elles ne pouvaient quitter leur domicile qu’accompagnées d’un « mahram », un chaperon masculin de leur famille. Les flagellations et les exécutions, y compris les lapidations pour adultère, étaient pratiquées sur les places des villes et dans les stades. Dès dimanche, des vitrines qui exposaient des femmes en robe ont été recouvertes à Kaboul. (SPM/2021)
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