24 AOÛT (ASPAMNEWS)- Ces sociétés chinoise sont BM Global Business, Congo Blueant Mineral, Oriental ressources Congo, Yellow Water Ressources, New Oriental Mineral et Group Cristal Service. Elles ont toutes été suspendues de leur activité dans la région.
Cette décision fait suite à une alerte lancée par la communauté locale, comme le déclare Clément Mutewa, militant des droits de l’homme et coordinateur d’une structure de jeunesse dans le territoire de Mwenga.
« Ce sont des entreprises chinoises qui ne remplissent pas les conditions requises par le code minier en vigueur. Ces sociétés opéraient dans l’illégalité car elles ne disposent pas des documents essentiels qui les autorisent à opérer dans le secteur minier sur le territoire de Mwenga. Pire encore, ces Chinois, lorsqu’ils cherchent à exploiter les minéraux bruts, utilisent des produits extrêmement toxiques qui polluent la terre » , explique Clément Mutewa, coordinateur de la jeunesse de la communauté locale du territoire de Mwenga.
Des alertes ont poussé les autorités à réagir
Après un moratoire de 72 heures accordé à ces entreprises, le gouvernement provincial a signé un arrêté suspendant ces six entreprises chinoises et trois coopératives minières partenaires.
Safanto Bulingo est le conseiller du gouverneur du Sud-Kivu en charge des mines :
« Avec l’arrêté provincial, nous avons demandé que tous les travaux soient suspendus. Tous les travailleurs nationaux et étrangers doivent pouvoir quitter la zone d’exploitation. »
D’autres griefs contre ces entreprises concernent l’utilisation de militaires sur les sites miniers. Safanto Bulingo, conseiller du gouverneur du Sud-Kivu en charge des mines :
« Dans nos rapports, nous avons constaté que sur les sites, il y avait même des militaires qui gardaient certains opérateurs alors que le code minier ne l’autorise pas. »
La socièté civile reste sceptique
Les inquiétudes de la société civile demeurent toutefois quant à l’application réelle de cette décision. Le groupe thématique « mines » de la société civile semble sceptique. Blaise Bubala, de la société civile thématique « mines »
« Il arrive que des arrêtés comme celui-ci soient signés mais sur le terrain, il se passe autre chose. C’est pourquoi, nous avons demandé au gouverneur que ce décret qui a été pris puisse vraiment produire ses effets. C’est-à-dire qu’il y ait d’abord le respect de cet arrêté, que tous les services qui interviennent dans ce secteur puissent respecter cette mesure et l’appliquer sur le terrain. »
Cette décision semble salutaire pour les populations autochtones de la région qui, depuis longtemps, dénoncent les violations des droits de l’homme vécues dans ces zones minières gérées par ces entreprises. Christian Wanduma est l’avocat-conseil de la chefferie de Wamuzimu, dans le territoire de Mwenga
« On ne peut pas venir exploiter illégalement alors que ce pays a des lois. Donc nous pensons qu’une fois que ce décret sera exécuté, il permettra aux citoyens des zones où il y a des exploitations minières de bénéficier de leurs ressources minérales. »
Aucune des six sociétés minières n’a souhaité commenter cette décision du gouvernement provincial. Dans la province du Sud-Kivu, au moins quatre territoires, notamment Fizi, Mwenga, Shabunda et Kalehe, sont riches en minerais en or et en en cassiterite. (NZZ/2021)
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