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Prisonniers politiques togolais en danger

Des organisations de défense des droits de l’homme et de la société civile expriment des inquiétudes profondes concernant la santé précaire de certains prisonniers politiques. Parmi les cas les plus préoccupants figure celui de Yaya Soulemani, actuellement en son neuvième mois d’hospitalisation au sein du service Cabanon du Centre hospitalier universitaire Sylvanus Olympio de Lomé. Sa femme se trouve contrainte de vendre ses biens personnels pour couvrir les coûts médicaux.

Les défenseurs des droits de l’homme ont mis en lumière le cas de Yaya Soulemani, séparé de sa femme alors enceinte de huit mois au moment de son arrestation, ainsi que de ses cinq enfants, depuis près de cinq ans.

Yaya Soulemani, aux côtés de certains de ses codétenus, a soumis plusieurs requêtes de mise en liberté provisoire, appuyées par des documents médicaux convaincants délivrés par un professionnel de la santé. Cependant, ces demandes sont systématiquement rejetées, tant par les juges d’instruction que par la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Lomé, qui ont successivement traité de l’affaire.

En novembre 2020, la Chambre d’accusation a ordonné aux magistrats instructeurs de diligenter une enquête sur les allégations de torture, de traitements cruels, inhumains et dégradants infligés aux accusés lors de leur garde à vue dans les différentes unités de détention. Cependant, jusqu’à présent, aucune mesure concrète n’a été prise pour donner suite à cette injonction.

La situation de Yaya Soulemani est loin d’être un cas isolé. De nombreux proches de prisonniers politiques au Togo font face à des défis similaires. Monzolouwè Kao Atcholi, président de l’Association des victimes contre la torture au Togo (Asvitto), dénonce l’indifférence des autorités face à ces graves préoccupations.

Dans un appel direct aux autorités gouvernementales, en particulier au président, les militants rappellent que protéger la vie et l’intégrité physique et mentale des citoyens est une obligation inscrite dans la Constitution togolaise. L’insistance de M. Atcholi Kao sur la nécessité d’humanité et de respect des droits fondamentaux résonne comme un rappel essentiel dans un contexte où le respect de la dignité humaine ne peut être compromis.

Cet appel urgent de la société civile expose les défis persistants auxquels sont les droits de l’homme au Togo. Il rappelle la nécessité continue de surveiller attentivement la situation des prisonniers politiques et de veiller à ce que leurs droits et leur bien-être soient respectés, conformément aux normes internationales et à la constitution du pays.

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