Macky Sall : renoncement à la présidentielle de 2024
Le Président Macky Sall a récemment annoncé sa décision de ne pas se présenter à l’élection présidentielle de 2024, invoquant un « code d’honneur » malgré le fait que la constitution lui permette de briguer un second mandat. Cette déclaration met fin à des mois de suspense quant à la participation du chef de l’État sénégalais à la prochaine élection présidentielle, prévue pour février 2024.
Macky Sall, qui dirige la République du Sénégal depuis plus de 11 ans, a gravi les échelons de l’appareil d’État pour atteindre les plus hautes sphères du pouvoir. Né le 11 décembre 1961 à Fatick, il a débuté sa carrière en tant qu’ingénieur géologue et géophysicien, formé à l’Institut des Sciences de la Terre (IST) de Dakar et diplômé de l’École Nationale Supérieure du Pétrole et des Moteurs (ENSPM) de l’Institut Français du Pétrole (IFP) de Paris.
Qui est Macky Sall ?
C’est dans les années 1980 que Macky Sall a fait ses premiers pas en politique en rejoignant le mouvement marxiste-léniniste And-Jëf, avant de se tourner vers le libéralisme en adhérant au Parti Démocratique Sénégalais (PDS) fondé par Abdoulaye Wade. Sa montée en politique a été fulgurante, occupant successivement des postes tels que directeur général de la Société des pétroles du Sénégal (PETROSEN) en décembre 2000, ministre des mines, de l’Industrie et de l’Hydraulique en mai 2001, et Premier ministre à partir du 21 avril 2004.
Au fil de sa carrière politique, Macky Sall a occupé de nombreux postes de haut niveau, dont ministre d’État, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, porte-parole du gouvernement et président de l’Assemblée nationale. Cependant, sa relation avec le Président Abdoulaye Wade s’est détériorée lorsqu’il a convoqué le fils de ce dernier, Karim Wade, à l’Assemblée nationale pour une audition sur les travaux de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique. Cette décision a entraîné la suppression de son poste de numéro 2 du PDS et la réduction de son mandat à la tête de l’Assemblée nationale.
En novembre 2008, Macky Sall quitte le PDS et démissionne de tous ses mandats électifs acquis sous la bannière du parti au pouvoir. Peu de temps après, il fonde l’Alliance Pour la République (APR) avec une trentaine de cadres du PDS. Il entame alors une « longue marche » à travers les régions les plus reculées du pays, nourrissant désormais des ambitions présidentielles qu’il n’avait pas envisagées au départ.
En 2012, Macky Sall se présente en tant que candidat de la coalition « Macky 2012 » et mène une campagne dynamique à travers tout le pays, tout en maintenant des liens avec le mouvement d’opposition du 23-Juin (M23). Lors du premier tour, il arrive en deuxième position avec 26,58 % des voix, tandis que le président sortant obtient 34,81 %. Au second tour, il réussit à rassembler tous les autres candidats battus au sein de la coalition Benno Bokk Yakkar (« Unis pour le même espoir » en wolof) et remporte l’élection avec 65,80 % des voix contre 34,20 % pour son adversaire.
Le 2 avril 2012, Macky Sall accède à la magistrature suprême et devient ainsi le président du Sénégal. Son mandat est marqué par plusieurs réformes et initiatives, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et du développement économique. Il met en place des programmes visant à lutter contre la pauvreté, à promouvoir l’emploi des jeunes et à renforcer les infrastructures du pays.
Cependant, malgré ces réalisations, le président Sall a également été confronté à des critiques et à des contestations. Certains lui reprochent une gestion jugée autoritaire et des atteintes à la liberté d’expression. Des mouvements de contestation ont émergé, exprimant des préoccupations concernant la transparence électorale, la corruption et les inégalités persistantes.
Avec son renoncement à se présenter à l’élection présidentielle de 2024, Macky Sall marque la fin d’une ère politique et ouvre la voie à de nouveaux candidats et à une transition démocratique. Son choix de respecter un « code d’honneur » plutôt que de se prévaloir de son droit constitutionnel de se représenter pour un second quinquennat témoigne d’une décision personnelle et d’une volonté de favoriser une alternance politique.
Dans les prochains mois, le pays sera témoin d’une intensification de la compétition politique alors que différents acteurs chercheront à occuper le poste de président de la République. Les électeurs sénégalais devront se prononcer sur les programmes et les visions des candidats, et décider de l’avenir politique de leur nation.
Macky Sall, qui a occupé divers postes politiques et a été président du Sénégal pendant plus d’une décennie, a annoncé sa décision de ne pas se présenter à l’élection présidentielle de 2024. Cette décision marque la fin de sa carrière politique à la tête de l’État et ouvre la voie à une nouvelle ère politique pour le Sénégal. Les mois à venir seront décisifs pour déterminer qui succédera au président Sall et dirigera le pays vers l’avenir.
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