L’homme qui a commencé l’école primaire à 84 ans

En octobre 2003, dans la petite ville kenyane d’Eldoret, Jane Obinchu, directrice de l’école primaire de Kapkenduiywo, préparait la prochaine année scolaire lorsqu’un visiteur improbable a frappé à sa porte. Kimani N’gan’ga Maruge, un arrière-arrière-grand-père de 84 ans et vétéran du mouvement indépendantiste Mau Mau, était déterminé à recevoir une éducation, bien qu’il n’ait jamais fréquenté l’école.

Maruge souhaitait profiter de la nouvelle loi kényane offrant un enseignement gratuit dans toutes les écoles primaires publiques. Il a déclaré : « La vraie richesse, c’est l’éducation », et son objectif était de montrer au monde entier que l’éducation est plus précieuse que la richesse matérielle.

Obinchu était initialement réticente à inscrire Maruge, le considérant trop âgé. Elle lui a demandé de revenir l’année suivante, pensant qu’il ne le ferait pas. Pourtant, Maruge est revenu, portant son uniforme scolaire, et a convaincu Obinchu de l’accepter en partageant une vision qu’il avait eue.

Dès son premier jour d’école, Maruge a fait forte impression avec sa détermination et son enthousiasme. Il a participé à toutes les activités scolaires, bien que certains parents aient initialement protesté contre sa présence à l’école. Finalement, le soutien officiel a mis fin aux manifestations.

Une source d’inspiration

Maruge est devenu une source d’inspiration internationale pour son engagement en faveur de l’éducation. En 2005, il s’est rendu à New York avec Jane Obinchu pour adresser un message aux Nations Unies. Il est décédé à l’âge de 89 ans, après avoir établi un record Guinness en tant qu’élève le plus âgé à commencer l’école primaire.

Son histoire a continué d’inspirer d’autres personnes, notamment Priscilla Sitienei, qui a commencé l’école primaire à 85 ans et est devenue l’élève la plus âgée du monde à l’âge de 99 ans. La détermination de Maruge et de ceux comme lui a encouragé de nombreuses personnes âgées à retourner à l’école pour poursuivre leur éducation.

Le témoignage de Jane Obinchu se termine ainsi : « Cela m’a donné l’impression que Dieu avait un but pour moi, et que ce but était d’aider Kimani à apprendre à lire et à écrire. »