Tensions pré-électorales à Madagascar
À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle malgache prévu le 16 novembre, des appels urgents émergent, réclamant un nouveau report du scrutin. Madagascar, déjà secouée par des violences politiques persistantes, voit monter la tension, suscitant des inquiétudes quant à la stabilité du pays.
Jeudi 9 novembre, Christine Razanamahasoa, présidente de l’Assemblée nationale, a appelé à la « suspension de l’élection », une demande qualifiée de « farfelue » par le porte-parole de campagne d’Andry Rajoelina, le président sortant. Cependant, cette requête fait écho à une déclaration similaire émanant d’une cinquantaine d’organisations de la société civile et de syndicats.
La situation est qualifiée d' »explosive » par Olivier Caslin, journaliste spécialiste de Madagascar chez Jeune Afrique, en raison de nombreuses incertitudes entourant le président actuel, sa nationalité, l’opposition, la communauté internationale et la population malgache.
La campagne électorale est déjà marquée par des polémiques, des accusations d’irrégularités, et la dispersion brutale de manifestations de l’opposition. En septembre, l’opposition a dénoncé un « coup d’État institutionnel » orchestré par Andry Rajoelina, notamment en raison de la controverse sur sa binationalité.
Une autre controverse concerne l’intérim du chef de l’État, attribué au Premier ministre Christian Ntsay. En vertu des règles malgaches, le président sortant doit démissionner avant les élections, confiant ainsi la présidence du pays au président du Sénat, Herimanana Razafimahefa. Cependant, des problèmes de santé et des menaces de mort ont conduit à sa démission et à son remplacement par le général Richard Ravalomanana.
Dans ce contexte tendu, avec des inquiétudes exprimées par la communauté internationale, la participation de plus de 11 millions d’électeurs malgaches au scrutin du 16 novembre reste incertaine. La situation politique délicate semble peser sur le processus électoral dans le pays.
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