Tensions entre le Soudan et le Tchad autour de l’aide humanitaire

Le Soudan maintient sa position ferme concernant le transit de l’aide humanitaire à travers sa frontière avec le Tchad, invoquant des préoccupations sécuritaires. Cette décision a été confirmée dans un communiqué émis par le ministère des Affaires étrangères soudanais lors d’un sommet international en Turquie le week-end dernier.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) s’est heurté à un refus catégorique de la part du Soudan alors qu’il tentait de faire passer de l’aide humanitaire par la frontière tchadienne. Le ministère des Affaires étrangères soudanais justifie cette position en affirmant que la frontière avec le Tchad est utilisée pour approvisionner les Forces de soutien rapide, actives dans le conflit armé opposant ces forces à l’armée soudanaise.

Selon les autorités soudanaises, la priorité est de préserver la stabilité et la sécurité nationales, même au détriment de l’aide humanitaire. Le ministère des Affaires étrangères invite ainsi le PAM à s’approvisionner sur le marché local soudanais en attendant que des modalités d’introduction de l’aide humanitaire soient étudiées.

Cependant, le ministre tchadien de la Communication, Abderhaman Koulamallah, rejette vigoureusement ces accusations, les qualifiant de « mensongères » et affirmant que le Tchad n’est pas impliqué dans le conflit soudanais.

Cette décision du Soudan intervient après qu’un convoi du PAM en direction du Darfour ait été bloqué à la frontière tchadienne fin février, suscitant une vive préoccupation de la part du département d’Etat américain. Ce dernier rappelle aux deux parties leur obligation de respecter le droit humanitaire international, soulignant l’importance cruciale de l’aide humanitaire pour les populations touchées par les conflits.

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