Libération du journaliste Stanis Bujakera : une victoire pour la liberté de la presse

Après six mois derrière les barreaux, le correspondant de Jeune Afrique et Reuters à Kinshasa, Stanis Bujakera, est sur le point de retrouver la liberté. Condamné pour avoir fabriqué et diffusé un faux document accusant les renseignements militaires dans la mort de l’opposant Chérubin Okende, Bujakera a déjà purgé sa peine. Sa libération est prévue pour ce mardi, une fois les formalités d’amende et de frais judiciaires réglées.

La condamnation de Bujakera, coupable de six délits, a été assortie d’une peine de six mois de servitude pénale, déjà accomplie, et d’une amende d’un million de francs congolais, environ 400 dollars. Bien que le parquet ait requis une peine plus sévère de vingt ans de prison, les juges ont opté pour une sentence moindre, tenant compte des circonstances atténuantes.

Selon les magistrats, bien que Bujakera n’ait jamais été condamné auparavant, il a bel et bien produit un faux rapport attribué à l’Agence nationale du renseignement (ANR) pour discréditer les institutions congolaises. Les avocats de la défense, tout comme la défense du journaliste, ont annoncé leur intention de faire appel, exprimant leur mécontentement face au verdict.

Cette affaire a suscité une vague de soutien de la part des organisations professionnelles de la presse en RDC, qui ont exprimé leurs préoccupations quant à une éventuelle menace pour la liberté de la presse dans le pays. Elles ont souligné l’importance de la mobilisation des médias pour réclamer l’acquittement de Bujakera et ont critiqué l’utilisation de sa condamnation comme un avertissement à l’encontre de la profession journalistique congolaise.

L’arrestation de Bujakera

Elle remonte au 8 septembre dernier, suite à la publication d’un article dans Jeune Afrique, accusant l’Agence Nationale du Renseignement dans la mort de Chérubin Okende. Bien que Bujakera n’ait pas signé l’article incriminé, il a été détenu à la prison de Makala, déclenchant une vive réaction de la part de ses employeurs et de nombreux défenseurs de la liberté de la presse à travers le monde.

Le procès, entamé en octobre, a été marqué par des avancées lentes, avec une audience toutes les deux à trois semaines. La déclaration du président congolais Félix Tshisekedi, exprimant son soutien à Bujakera et sa volonté d’examiner le dossier, a attiré l’attention internationale sur cette affaire. Finalement, le verdict a condamné Bujakera à une peine de six mois de prison, mettant ainsi fin à un chapitre controversé de la liberté de la presse en RDC.

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