Après des mois de tension avec la junte au pouvoir à Niamey et des négociations infructueuses au sein de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedéao), le président Macron a annoncé, le 24 septembre dernier, le retrait des troupes françaises du Niger.
Ce retrait, achevé trois mois plus tard, a été marqué par des défis logistiques considérables.
Logistique complexe et coût élevé
La fermeture de la frontière entre le Niger et le Bénin a contraint les forces françaises à emprunter une route plus longue via le Tchad pour évacuer leurs équipements. Cette opération a été particulièrement coûteuse : le ministère des Armées a rapporté que la valeur des matériels rapatriés s’élevait à plus de 820 millions d’euros. Parmi ces équipements figuraient notamment 1929 conteneurs, 600 véhicules, 22 aéronefs, dont cinq drones Reaper et trois Mirage 2000D.
Abandon de matériel sur place
Malgré ces efforts, certains équipements d’une valeur de 12 millions d’euros ont dû être abandonnés sur place. Ces infrastructures, jugées non démontables ou vétustes, comprenaient notamment 500 bungalows, trois réservoirs de carburant aérien modulaires et des structures métalliques complexes à démonter. Le coût de leur démantèlement et transport aurait été supérieur à leur valeur résiduelle.
Dépenses directes et indirectes
Le coût direct du désengagement a été évalué à environ 80 millions d’euros, répartis entre le transport (70 millions d’euros), les indemnités OPEX (0,6 million d’euros) et diverses autres dépenses (10 millions d’euros). En incluant la valeur des équipements laissés sur place, le coût total du retrait approche les 92 millions d’euros. Toutefois, cette estimation ne prend pas en compte les frais de remise en état des équipements rapatriés, lesquels pourraient augmenter considérablement la facture finale.
Implications stratégiques et sécuritaires
Au-delà des considérations financières, ce retrait force les services de renseignement français, notamment la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), à revoir leur dispositif au Sahel. Jean-Louis Martineau, adjoint au Coordinateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme, a souligné devant les députés que cette situation représente un « problème majeur ». Les services craignent une déstabilisation de la région, potentiellement comparable à la situation en Syrie en 2011, avec des répercussions possibles jusqu’en Occident.
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