L'informateur du quotidien

MALI/JUSTICE: 20 ans de réclusion criminelle contre les 46 militaires ivoiriens, silence bruissant des autorités ivoiriennes

BAMAKO, 30 DECEMBRE (ASPAMNEWS) Les 46 soldats ivoiriens arrêtés depuis le 10 juillet dernier au Mali pour mercenariat sont désormais reconnus coupables et condamnés ce vendredi 30 décembre, à 20 ans de réclusion criminelle et à payer une amende de deux millions chacun. Ils  sont reconnus coupables « d’association de malfaiteurs, de complot contre le gouvernement, d’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat ». Les autorités ivoiriennes sont restées silencieuses.

Vingt ans de réclusion criminelle et le paiement de deux millions chacun, c’est la peine infligée par la justice malienne aux 46 militaires ivoiriens détenus à Bamako le 10 juillet. C’était au cours d’une Cour d’Assises spéciale qui a débuté le jeudi 29 décembre.

Les 46 soldats tous de nationalité ivoirienne, selon l’acte d’accusation, sont reconnus coupables par la justice « d’association de malfaiteurs, de complot contre gouvernement, atteinte à la sureté extérieure de l’Etat, détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre, etc. ». Les trois femmes libérées en août ont été condamnées à la peine capitale et le paiement de 10 millions de Fcfa chacune au motif qu’elles ne se sont pas présentées à la barre le jour du procès.

Ce jugement qui n’est qu’une première étape entre dans le cadre d’un mémorandum signé la semaine dernière entre les autorités malienne et ivoirienne. Ce document, selon nos informations, prévoit la libération des 46 soldats ivoiriens détenus à Bamako depuis le dimanche 10 juillet.

Ce qui fait dire à plusieurs observateurs qu’ils seront amnistiés ou graciés par le président de la Transition dans les jours ou semaines à venir. Leur libération va mettre fin à des mois de brouille et de tension diplomatique entre le Mali et la Côte d’Ivoire d’une part et entre le Mali et la Cédéao d’autre part. L’organisation sous régionale a, depuis le début de cette affaire, plaidé pour la libération des militaires ivoiriens.

Le procès s’est déroulé à huis clos. Les journalistes ont autres curieux ont été priés de vider l’enceinte de la Cour d’Appel. Les 46 militaires ivoiriens ont été défendus par les avocats commis d’office par l’Etat malien. A la fin de l’audience, ni les avocats de la défense encore moins les avocats de l’Etat malien ne se sont prononcés devant la presse.

Si jusqu’à présent les autorités ivoiriennes n’ont pas encore fait de déclaration pour dénoncer comme d’habitude, le verdict de la cour d’appel de Bamako, on peut toujours croire que le sort des 46 soldats ivoiriens arrêtés, jugés et condamnés à 20 ans de prison, n’est pas encore scellé.

En effet on sait que les autorités maliennes ont tenu une rencontre avec celles venues de Côte d’Ivoire sur la question et les deux parties ont signé un mémorandum conjoint. Selon les propos du chef de la délégation ivoirienne, le ministre de la défense Téné Ouattara, les discussions semblent avoir abouti à quelque chose d’acceptable pour tous.

Rappelons que c’était 49 militaires ivoiriens qui avaient été arrêtés à Bamako le 10 juillet par les autorités maliennes qui les accusent d’être des « mercenaires ». Ils avaient été inculpés par la justice malienne de « tentative d’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat » et écroués.  Les trois femmes ont été par la suite libérées par les autorités maliennes pour « des raisons humanitaires ».

La Côte d’Ivoire de son côté assure que ces soldats étaient en mission pour l’ONU, dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la mission des Nations unies au Mali (Minusma), et exige leur libération dans un bref délai. (SOM/2022)

Les commentaires sont fermés.

This website uses cookies to improve your experience. We'll assume you're ok with this, but you can opt-out if you wish. Accept Read More