TOGO: Elections législatives, pourquoi le gouvernement se presse?
(Aspamnews)- S’il est vrai que c’est au cours de la réunion des chefs d’Etat de la CEDEAO, le 31 juillet dernier, qu’une feuille de route a été mise en place pour régler la crise politique togolaise, indiquant les élections législatives pour le 20 décembre prochain, c’est aussi un représentant de la CEDEAO, qui a déclaré au cours des pourparlers que le 20 décembre prochain, n’est pas une date fétiche.
Depuis la mise en place de cette feuille de route, le gouvernement a utilisé et continue d’utiliser tous les subterfuges pour détourner la Coalition des 14 partis de l’opposition et le peuple de l’essentiel. D’abord c’est pour dire à travers Bawara que le train est en marche et qu’il ne s’arrêtera pas. Ensuite, ce même Bawara dira qu’il n’y aura pas de rattrapage, pendant ce temps, la machine de recensement de la CENI est mise en branle.
Ce recensement de la CENI, on l’a vu, avec toutes les irrégularités possibles. Les machines dans la Zone 1 ont été souvent en panne suivi de transport selon nos sources, des militants d’une localité à une autre pour s’inscrire. Dans la zone 2, les appareils ont correctement fonctionné, les mineurs enrôlés et des double, triple ou quadruple inscriptions des uns et des autres.
Tout ce fait comme si on est pris par le temps et que si les élections n’ont pas lieu à la date échue, tout le monde va mourir au Togo. Bawara, toujours lui, sillonne les médias pour tenir des propos désobligeants. Dans ses propos, on le sent dire « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles », mais il oublie que le meilleur se définit à travers toute personne. Car, un prisonnier peut aussi dire que tout est pour le mieux. Passons!
Pendant que tout est bloqué, la feuille de route n’est pas appliqué en aucun point, mais le gouvernement fait semblant de l’appliquer avec le soutien de certains responsables véreux du comité de suivi de la CEDEAO, la C14 crie au secours.
Madame Brigite Adjamagbo et son groupe crient tout en voulant ramener le gouvernement à la raison. Rien n’y fit. Le professeur Kodjona et ses membres de la CENI foncent tout droit dans le mur. On fait tout pour soutenir l’UFC et garder un de ses membres comme vice-président de la CENI. C’est donc du ping-pong entre la majorité présidentielle et la C14. Le président de la République reste muet comme une carpe, car il connait bien ses hommes de mains et sait de quoi sont-ils capables.
Mais la dernière rencontre de Conakry, à l’air de sommation tout simplement que, juste de retour à Lomé, Bawara qui es très volubile en propos, est pour une première resté muet comme une carpe aussi. Et, comme un coup de bâton magique, les députés à l’Assemblée nationale ont été convoqués à une séance plénière destinée à la nomination du membre restant sur la liste des 5 représentants de l’opposition parlementaire à la CENI telle que déposée le 30 septembre dernier par l’opposition. Ainsi l’Assemblée nationale a nommé jeudi Francis Pedro Amuzu à la CENI. Ce qui rend effective la composition paritaire de cette institution.
Une précipitation qui laisse à désirée
On pensait qu’avec cette nomination tout allait rentrer dans l’ordre. Que nenni! C’est avec surprise qu’on apprend que le pouvoir invite à compter du 9 novembre 2018, le dépôt des candidatures pour les élections législatives. Dans un communiqué au sortir du conseils des ministres, le premier décret adopté par le Conseil fixe la date des élections législatives de 2018 et convoque le corps électoral pour lesdites élections.
Le recensement électoral tel que recommandé par la CEDEAO réalisé du 1er au 25 octobre 2018 étant terminé, le corps électoral est à présent connu et peut donc être convoqué, conformément aux dispositions des articles 79 et 80 du code électoral, pour les élections législatives fixées au 20 décembre 2018. Ainsi, le corps électoral est convoqué le 20 décembre 2018. Les bureaux de vote sont ouverts de 07 h 00 à 16 h 00 sur toute l’étendue du territoire national.
Il convient de rappeler aussi que cette date a été fixée depuis le 31 juillet 2018 par la conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO à l’occasion de son 53ème sommet dans le cadre du règlement de la crise sociopolitique que notre pays a connue depuis le 19 août 2017.
Le deuxième décret adopté par le conseil fixe le montant du cautionnement à verser pour les élections législatives du 20 décembre prochain à cent mille francs (100.000 FCA) par candidat et doit être versé au Trésor Public par le candidat figurant en tête de liste. Il faut préciser que ce montant est réduit de moitié pour les candidats de sexe féminin conformément à l’article 225 du code électoral.
Le troisième décret adopté par le conseil des ministres porte ouverture et clôture de la campagne électorale. Les élections législatives fixées au 20 décembre 2018, doivent être précédées de la campagne électorale animée par les partis politiques ainsi que par les candidats indépendants conformément à l’article 67 de la loi portant code électoral. Ainsi, la campagne électorale pour les élections législatives du 20 décembre 2018 est ouverte le mardi 04 décembre 2018 à 00 h 00 et prend fin le mardi 18 décembre 2018 à 23 h 59.
Le quatrième décret adopté par le conseil, porte vote par anticipation des forces de Défense et de Sécurité. L’art. 117 de la loi portant code électoral dispose : « Les membres des forces de défense et de sécurité peuvent, en cas de besoin, exercer leur droit de vote par anticipation. » Cette disposition est prévue par le code électoral pour libérer les Forces de Défense et de Sécurité le jour du scrutin afin de leur permettre de garantir la sécurité des électeurs et des opérations électorales.
Ainsi, les membres des Forces de Défense et de Sécurité appelés à garantir la sécurité des électeurs et des opérations électorales le jour du scrutin, sont autorisés à voter 72 h 00 avant la date du scrutin. A l’issue du vote, les urnes sont scellées et déposées à la CELI. Les différents documents électoraux sont rangés dans des enveloppes scellés et transmises à la CELI. Le dépouillement a lieu le jour du scrutin général après le vote de l’ensemble du corps électoral dans les conditions prévues par le code électoral.
Cette manière cavalière amène droit le pays dans le gouffre. Respecter la feuille de route de la CEDEAO est une bonne chose, mais agir pour le bien du peuple en est une autre. Actuellement, les conditions ne sont pas encore réunies pour organiser des élections crédibles, si on a la volonté de bien faire. Il convient donc de ne pas se presser, si on aime ce pays qu’est le Togo. (NKA/2018)
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