(ASPAMNEWS)- Lundi soir vers 20 heures, des fusillades ont éclaté dans le premier arrondissement de la capitale autrichienne. Qualifiée de terroriste par Sebastian Kurz, le chancelier, cette attaque a fait au moins trois morts dont un passant et l’un des assaillants, et une quinzaine de blessés, selon un bilan provisoire.

L’air de cette soirée viennoise était particulièrement doux ce lundi 2 novembre et de nombreux habitants de la capitale autrichienne en avaient profité pour passer en terrasse les dernières heures d’ouverture des cafés et restaurants avant le reconfinement anti-Covid, prévu pour démarrer à minuit.

Mais la soirée a pris fin beaucoup plus tôt que prévu. « Nous étions en train de manger dans un restaurant croate juste à côté de la synagogue quand nous avons entendu des tirs. Nous avons dû descendre dans la cave, où nous sommes restés enfermés pendant cinq heures avec 80 clients », racontent Vladimir et Olga, libérés au milieu de la nuit. « A Paris, vous connaissez ça, mais on ne s’attendait pas à quelque chose comme cela à Vienne ».

Selon un bilan encore provisoire, quatre personnes ont été tuées, et dix-huit autres blessées, dans ce qui s’annonce comme le premier attentat djihadiste de masse à toucher l’Autriche. La petite République d’Europe centrale a été saisie par l’horreur d’une attaque visiblement planifiée autour d’un des lieux les plus symboliques qui soit : la grande synagogue de Vienne, située en plein cœur de la capitale autrichienne.

« Nous avons été les victimes d’un effroyable attentat terroriste », a déclaré le premier ministre conservateur, Sebastian Kurz, au cours de la soirée. « Nous avons vécu un attentat d’au moins un terroriste islamiste (…) sympathisant de [l’organisation] l’Etat islamique, équipé d’un fusil d’assaut et d’un engin explosif factice », a précisé le ministre de l’intérieur Karl Nehammer mardi, à l’aube.

Cet homme a été abattu, « mais nous ne pouvons pas exclure qu’il y ait d’autres assaillants », a-t-il prudemment précisé, alors qu’il avait dit quelques heures auparavant être persuadé qu’il y avait plusieurs terroristes. Les vidéos publiées sur les réseaux sociaux ont montré un homme habillé de blanc et armé d’une arme automatique semer la terreur dans les rues pavées entourant ce bâtiment érigé en 1825 et qui fut la seule synagogue de Vienne à résister à l’extermination des juifs pendant la seconde guerre mondiale.

A 20 heures, lorsque ont résonné les premiers coups de feu, la synagogue était toutefois fermée et vide de tout personnel, a expliqué le président de la communauté israélite autrichienne, Oskar Deutsch. Pour cette raison, elle était aussi dépourvue de protection policière à cette heure-là.

Le ou les terroristes ont-ils alors cherché une cible de substitution ? Le rabbin de Vienne, Schlomo Hofmeister, qui était présent non loin des lieux, ne pouvait pas confirmer si la synagogue était véritablement l’objectif : « J’ai entendu des tirs et j’ai vu l’assaillant venir et tirer sur les gens. C’était de façon très étonnante très silencieuse, c’est pour ça que je n’ai pas tout de suite compris ce qu’il se passait. Notre ville est tellement sûre d’habitude ».

Un homme a en tout cas été filmé en train de tirer sur des passants et des terrasses de café. Parmi les quatre victimes, figure ainsi la serveuse d’un bar. Le maire de Vienne Michael Ludwig a, lui, affirmé que l’assaillant abattu était aussi équipé, en plus de son arme lourde, d’un pistolet et d’une machette. « Il était très bien préparé », a-t-il résumé. Plusieurs perquisitions et arrestations dans son entourage ont eu lieu dans la nuit. (LMF/2020)